Scénario et dessin : Kentarô Satô
Magical Girl Site (Mahou Shoujo Site) est une série toujours en cours de parution au Japon, et qui a connu seize tomes aux éditions Akita Shoten. Elle partage de nombreux éléments avec la saga Magical Girl of the End, mais leur lien scénaristique demeure toutefois assez limité. La jeune Aya Asagiri subit les pires humiliations au collège, et la situation n'apparaît guère plus enviable chez elle : En effet, son grand frère ne cesse de la torturer pour évacuer le stress dû aux attentes que ses parents placent en lui. Au bord du gouffre, Aya pense au suicide, c'est alors que son ordinateur va se connecter de lui-même à un étrange site internet : Magical Girl Website. Un personnage lui indique qu'elle a été choisie pour devenir une Magical Girl. Le lendemain, elle découvre une baguette magique dans son casier au collège. Une baguette qui prend rapidement la forme d'un pistolet, et qui a le pouvoir de téléporter ses agresseurs ou plutôt ses victimes. Peu expérimentée, l'adolescente ne sait pas encore bien contrôler ses pouvoirs, et les premiers essais se montreront particulièrement sanglants. Heureusement, Tsuyuno Yatsumura, une autre Magical Girl qui a le pouvoir d'arrêter le temps, la prendra sous son aile. Cette camarade de classe, elle aussi bien solitaire, semble en savoir beaucoup sur le fonctionnement des baguettes et sur leur consommation énergétique. Une alliée qui tombe bien pour Aya, car beaucoup de questions demeurent en suspens sur Tempest, l'administratrice du Magical Girl Site, mais aussi sur l'origine des baguettes magiques. Et surtout, quel est donc ce mystérieux compte à rebours qui annoncerait rien de moins que l'Apocalypse ?
Enfin, nous avons eu droit au grand final de Magical Girl Site, une grande série de fantasy, qui se situe à la frontière entre la vie scolaire et l'horreur sale et sanglante, sans craindre l'érotisme. C'était amusant du début à la fin - même si ce n'est pas une série pour tout le monde - et c'est dommage qu'elle soit terminée. Cependant, il est bon que l'auteur nous ait offert un si bon divertissement et n'ait pas déçu nos attentes placées en finale. Le dernier bastion des sorcières continue. La Terre penche vers l'anéantissement et le "Roi", qui a consumé l'humanité, a l'intention de s'en sortir. Les filles ont-elles une chance de survivre à la destruction ? Et que parviendront-elles à réaliser ? Puisqu'il s'agit du dernier volume, nous nous attacherons à résumer avant tout l'ensemble. Car tout ce qui peut être dit sur ce volume peut aussi être dit sur les précédents. Donc Magical Girl Site est une histoire pour des lecteurs plus âgés. Le manga rompt avec le schéma des jolies histoires de magical girls, en les transformant en une satire sanglante et brutale de la vie quotidienne et de la violence humaine. Mais même sans cela, c'est juste un bon manga de divertissement, pas stupide, qui parvient à émouvoir et à attaquer avec des scènes fortes et brutales. La douceur se mêle ici au sang, les personnages sont aussi charmants que sinistres, et un fond moral plutôt bon est combiné à toutes sortes de choses inhabituelles. Car quelle fantaisie peut se passer de bonnes intrigues terre-à-terre, auxquelles le lecteur peut non seulement s'identifier, mais qui, surtout, fournissent une sorte d'ancrage pour amarrer les choses les plus fantaisistes à la réalité ? De plus, l'ensemble est bien pensé. La saga a une grande atmosphère, beaucoup de questions intrigantes et d'éléments intéressants. En outre, elle est également très bien, bien que simplement illustrée. Les inconvénients ? Certains trouveront le titre trop controversé, d'autant plus que l'auteur aime tourmenter ses personnages féminins, les soumettant à toutes sortes de tortures et les présentant en plus d'une manière généralement trop sexy et provocante pour leur jeune âge. Mais c'est ce qui fait le charme de cette série.
VERDICT
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Une série excellente, forte et mémorable. D'un volume à l'autre, nous avons appris de plus en plus de choses, nous avons vécu avec des mystères et des secrets et finalement, nous pouvons maintenant poser le dernier volume sur l'étagère et dire que cela en valait la peine. Parce que ça l'était.