Scénario : Zidrou
Dessin : Eric Maltaite
Tout le monde les connaît, les lettres emblématiques d'Hollywood, situées dans les collines autour de Los Angeles, fêtent cette année leur 100e anniversaire. C'est l'occasion d'une bande dessinée ! Le scénariste Zidrou reprend le fil de l'histoire lorsque les lettres, qui appartenaient à un agent immobilier qui tentait de vendre les terrains à flanc de colline par le biais de ces publicités lumineuses géantes, sont transférées à un nouveau propriétaire. Celui-ci décide immédiatement de démolir les quatre dernières lettres de HOLLYWOODLAND. Les ex-employés, déconcertés, sont autorisés à conserver les ampoules de ces quatre lettres pour en faire une guirlande de Noël. Ce qu'ils s'empressent de faire. Quelques instants plus tard, un peu plus haut dans les collines, est suspendue une belle guirlande affichant le mot "FUCK". "Fuck Hollywood". Le ton est donné.
Le volume 1 du diptyque Hollywoodland contient une première dose de 13 nouvelles au total, une pour chaque lettre de l'emblématique Hollywoodland. Zidrou nous ramène dans les années 1960 glamour et cherche le revers de la médaille. L'actrice naïve qui fait une carrière horizontale, le scénariste toujours en quête de citations, le cascadeur âgé qui vend désormais des hot-dogs devant l'entrée du studio de cinéma, l'acteur sur le déclin qui espère un renouveau du cinéma muet,... tous les marginaux connus de l'usine à rêves y passent. Zidrou jongle entre critique sociale, cynisme, espoir, nostalgie,... c'est pourquoi les nouvelles ne sont pas toutes aussi fortes les unes que les autres. On espérait plus de pointes comme celles de S.O.S. Happiness ou A Cloudless Future. La question est aussi de savoir où Zidrou veut vraiment aller. Il tisse tranquillement le tout en faisant surgir les personnages dans les histoires des autres. Espérons que le chat sortira du sac dans le dernier volume. Sur le plan graphique, Eric Maltaite se laisse complètement aller. Son style de dessin s'éloigne de plus en plus de celui de son père, de Will, et même du dernier 421, plaçant ses personnages, qui ressemblent de plus en plus à ceux de Bruno Gazzotti et Bruno Duhamel dans des décors tranchants comme des rasoirs et une ambiance sixties. La mise en couleur atmosphérique de Philippe Ory complète le tout.
VERDICT
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Les nouvelles intelligemment dessinées d'Hollywoodland se promènent actuellement un peu trop tranquillement dans les bas-fonds d'Hollywood. Mais il semble que le big bang soit imminent. Nous sommes curieux.