Un autre regard sur Blake & Mortimer - L'Art de la guerre
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 27 Octobre 2023
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet
Dessin : Floc'h

Les amateurs de bandes dessinées l'attendaient avec impatience : Floc'h a enfin l'occasion de dessiner une histoire de Blake et Mortimer. Le style qui a fait le succès de Tintin peut désormais s'appliquer au Capitaine Blake et au Professeur Mortimer. L'intrigue de L'art de la guerre est assez simple. Pour la première fois, les deux amis sont invités dans la plus grande ville des États-Unis, New York, où se tient une conférence de l'ONU visant à préserver la paix dans le monde. L'heure de l'action n'est pas déterminée. Le magnifique bâtiment des Nations unies où se tiennent les assemblées générales à Manhattan est encore neuf. Le secrétaire général qui se présente semble être le Suédois Dag Hammerskjöld, en poste de 1953 à 1961. Il apparaît bientôt que le grand ennemi des inséparables et honorables amis est également présent. Olrik fait son apparition et place la police et les amis devant un mystère après l'autre. Les hauts fonctionnaires sous-estiment la menace que représente l'homme et Blake et Mortimer n'ont pas la partie facile avec le médecin neurologue Helen Shapiro, qui soigne le "colonel". Au bout d'une centaine de pages (les dessins sont plus grands que d'habitude, ce qui facilite la lecture), le point culminant est atteint lorsque Olrik semble avoir gain de cause et menace de saboter l'Assemblée générale.

Les scénaristes Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet ont fait un beau travail dans la lignée de la réalisation de Floc'h. L'histoire est originale et très américaine. Elle s'inscrit cependant dans une tradition bien connue, comme l'utilisation de limousines américaines et d'avions militaires et civils. Il en va de même pour le thème des problèmes psychiatriques et de leur traitement difficile, avec un rôle pour les artefacts de l'antiquité, avec des objets emblématiques tels que, dans ce cas, la soupe Campbell (une peinture célèbre de l'artiste Andy Warhol) et un clin d'œil au tableau Gas (1940) d'Edward Hopper, le style solennel des amis distingués, les éléments culturels tels que l'ancien livre chinois du général Sun Tzu, et ainsi de suite. Une touche d'humanité fait ressembler le duo à des adultes d'âge moyen après une journée bien remplie simplement épuisés. Ces messieurs se battent moins physiquement que dans certains albums, ce qui les rend plus crédibles. La suggestion d'emporter un couteau d'officier suisse dans sa poche correspond tout à fait à la vie des héros de bande dessinée, qui doivent faire face à des défis inattendus. Une petite inexactitude concerne l'estimation de la population de New York faite par le professeur à la page 51. Il l'estime à 13 millions alors qu'elle n'était que de 11 millions en 1979. Un peu naïf dans le contexte des guerres russes et israéliennes d'aujourd'hui, le message final semble être : "Que les États-Unis et la Russie restent amis, alors la paix mondiale sera assurée". Les dessins qui apportent une belle sobriété au trait uni demandent un ajustement mental au lecteur qui était familier de la série. Ces dessins sont moins détaillés et plus grands dans leur exécution. La simplicité ajoute régulièrement à l'éloquence. L'histoire contient moins de texte et démarre plus lentement, mais se lit de manière divertissante et l'atmosphère américaine est excellemment évoquée.

VERDICT

-

L'histoire n'atteint peut-être pas les sommets d'excitation et d'émerveillement qui caractérisent les meilleurs albums, mais ce nouvel album est sans aucun doute un "trésor" indispensable pour tous ceux qui possèdent une bibliothèque de bandes dessinées et pour tous les américanophiles.

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