Dans ce récit enivrant, Cati Baur nous embarque au milieu de nulle part, là où le bruit incessant des éoliennes pousse parfois les habitants jusqu'à la folie... Et où, une fois encore, ce sont les femmes qui prennent les choses en main.
"Je m’appelle Béranger, parisien, quarante-quatre ans, huit kilos en trop et deux filles en garde alternée. Je suis scénariste. J’ai écrit une grosse comédie il y a quinze ans, qui repasse presque chaque Noël. J’ai aussi une maîtresse et une ex-femme qui me fait chier. Pour les kilos, je cours. Pour l’ex-femme, je ne sais pas, la seule solution est de partir loin… Midlife crisis. Ça passe, il paraît.
Quelle est l’origine de cet album ? L’envie de partir loin de la ville ?
Cati Baur : En effet, en 2010, je voulais quitter Paris, ce que nous avons d’ailleurs fait en 2011. Et j’ai imaginé Béranger comme le pendant masculin de Marie, l’héroïne de Vacances, qui quittait tout sur un coup de tête. J’avais envie d’un héros masculin. À l’époque, je croyais que choisir le masculin me permettrait de prendre de la distance, alors qu’en fait, pas du tout.
Comment décririez-vous Béranger ?
CB : Béranger est un mec un peu dépassé, il voit bien que tout lui échappe, il cherche lui même à s’échapper, mais il prend les mauvaises décisions. Avec la quarantaine, il cherche à se réinventer, mais il tourne en rond. Son gros problème, au fond, c’est : comment arriver à travailler, à s’autodiscipliner, quand votre travail est un travail de création. Est-ce qu’on peut parler d’inspiration ? Ou de rigueur ? Y a-t-il une méthode, plusieurs méthodes possibles ?
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Comment résister à la paresse, à la procrastination ou au contraire comment tenir le coup lorsque les contraintes d’une vie de famille vous empêchent d’aller jusqu’au bout de votre capacité de travail ? Ces problématiques, ce sont les miennes et je ne les ai toujours pas résolues.
Et Béranger va rencontrer Marjolaine!
CB : Marjolaine, c’est le personnage qui a grandi tout au long de la maturation (quand même huit ans…) de cet album. Au départ personnage secondaire, elle est devenue au fil du temps le pilier de l’album. Solitaire et rugueuse, un peu sorcière, très protectrice, elle est surtout très lucide et elle va construire avec Béranger une relation dont elle mène le jeu. Elle va aussi se lier avec Lison, la fille de Béranger, un lien très fort qui pourrait s’apparenter à de la sororité, une sorte d’amitié qui défie les barrières de l’âge et de la famille
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