Tu n'as rien à craindre de moi Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 20 Avril 2016 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0077/10 Scénario et dessin : Joann Sfar C'est l'histoire des meilleurs moments de l'amour : ils se rencontrent, se regardent, se parlent des nuits entières, s'aiment sans cesse. Il la peint, elle s'amuse à être peinte. Et après ? Véritable portrait d'un couple contemporain, cet album traverse les questions éternelles de l'amour et les éternelles questions de son auteur : l'art, la religion, l'amitié. Le mot de l'auteur :« C'est si fréquent, de traverser sans trembler de vrais drames de vie, et d'être fichu par terre par une bête histoire d'amour. D'une façon ou d'une autre, cet album de bandes dessinées essaie de trouver comment on s'en remet, comment on retrouve le sourire. » Tu n'as rien à craindre de moi est un album assez difficile d'accès, mettant en scène deux amants qui évoluent sur des plans parallèles. L'ouvrage enchaîne les idées les unes derrières les autres, sans réelle cohérence, illustrées avec quelques provocations verbales. Seaberstein est un jeune peintre pour qui la création compte plus que tout. Comme chaque grand artiste, il dispose d'une muse qu'il a baptisée Mireille Darc, en hommage à la célèbre actrice. Au fil des pages, nous suivons les pensées d'un grand créatif (ou les délires d'un type très imbibé, c'est selon), mélange de fulgurance et de vide abyssale. Chaque couple a sa manière de vivre les sentiments amoureux, pour Seaberstein et Mireille Darc, cela passe par la création artistique (la jeune femme réalise une thèse d'épigraphie). Il faut savoir que les parties de jambes en l'air occupent une large partie de l'histoire, et la psychologie qui en découle a souvent d'étonnantes ramifications. Le jeune couple se compare souvent à des œuvres d'art, et la religion est souvent abordée (notamment le judaïsme). D'un peu de vue graphique, le résultat est là encore assez étrange, avec un respect des proportions très aléatoire, presque désinvolte par moment, et un rendu moins fluide que dans le Chat du Rabbin par exemple. Le scénario s'étaye quant à lui au fil des pages, les échanges gagnent en cohérence lorsque les personnages s'installent ensemble, l'occasion de découvrir leur véritable personnalité, mais aussi leurs désirs profonds. Cette quête de la séduction à chaque instant a pourtant ses limites, et peu à peu, l'avenir du couple s'inscrit en pointillés ... VERDICT-Tu n'as rien à craindre de moi risque de profondément diviser les adeptes de Joann Sfar. D'aucuns risquent de trouver l'album décousu au possible et graphiquement limité, d'autres apprécieront au contraire un récit qui parle d'amour et d'art, et surtout le personnage de Mireille Darc qui mène à la baguette son petit monde, sans donner l'impression de faire grand chose. |