Scénario : Françoise Ruscak
Dessin : Francesco Trifogli
Couleurs : Studio Makma
d'après l'oeuvre de Laurent Genefort
Rêve ancestral de l'humanité, nouvelle édition : en 2347, de plus en plus d'indices laissent penser que la clé de l'immortalité pourrait être cachée sur la planète éloignée Verfebro. Une expédition revient avec le professeur Glarith, le seul survivant, qui ne meurt pas malgré des blessures considérables, mais se juge en sautant du sas dans l'espace. D'après ses déclarations confuses, il a bu le sang d'une espèce sauvage appelée Dracs, ce qui lui a donné la vie éternelle, mais apparemment aussi la confusion mentale. Une raison suffisante pour le groupe pharmaceutique Selfano d'envoyer une nouvelle mission en direction de Verfebro : après tout, un petit remède qui promet l'immortalité serait probablement l'ultime succès au box-office. Mais dès l'approche, des problèmes surgissent : le vaisseau spatial se pose en catastrophe et la communication avec la patrie est rendue très difficile par un acte de sabotage. Lorsque la troupe se met en route pour la jungle de Verfebro, la planète se révèle être un monde extrêmement hostile : des croquettes volantes attaquent immédiatement et tuent tous les soldats qui les accompagnent. Le reste de la troupe, composée des deux mercenaires Affer Samsara et Nemrod Loxmith ainsi que de l'ecclésiastique Jok et de la doctoresse Liaren Teafor (qui a ses propres raisons de vouloir trouver la drogue de l'immortalité), continue de partir à la recherche des Dracs quand ils tombent soudain sur un autre humain : Henji Esac sauve littéralement la mise à la bonne Liaren et se présente comme le seul survivant de la première mission, qui a apparemment lui aussi reçu la grâce de l'immortalité. Alors que des liens tendres se tissent entre Henji et Nem, l'expédition rencontre une autre surprise de taille : la planète est habitée par une race d'aliens intelligents que Henji connaît trop bien. Dans l'une des forteresses de lave de ces êtres pâles et géants, il se révèle que, contrairement aux premières déclarations de Henji, les Aldériens locaux ne connaissent pas non plus la mort depuis des siècles et ne craignent plus que la "mort intermédiaire" - un état de blessure très grave que l'immortalité transforme en une terrible infirmité. L'Alderadien Report emmène volontiers la troupe dans un vaisseau à crête en direction du nord, où l'on pense que se trouvent les Dracs. Lorsque le vaisseau s'écrase, ils se retrouvent à nouveau livrés à eux-mêmes dans la nature - et confrontés à la question de savoir si la planète ne recèle pas un secret bien plus grand encore...
Avec ce volume, l'auteur français de SF Laurent Genefort nous offre, en collaboration avec Françoise Ruscak, une adaptation de son roman "Le sang des immortels" de 1997. Genefort y aborde quelques éléments centraux de la littérature utopique et touche également à des questions philosophiques : existe-t-il réellement quelque part la clé de la vie éternelle ? Et, si oui, est-ce vraiment souhaitable ? C'est ce que de nombreuses œuvres, à commencer par le classique "Lost Horizon" de James Hilton, ont tenté d'élucider, et Genefort montre lui aussi toute l'ambivalence du sujet. Alors que la doctoresse Teafor tente désespérément de trouver un remède pour sa fille mourante, Affer constate de manière lapidaire qu'il ne voulait pas exister pour toujours, car cela dévaloriserait trop la vie. L'ecclésiastique Jok tremble - au nom de tous ses collègues - devant la perspective angoissante qu'une vie sans mort conduirait inévitablement à la perte de signification de toute transcendance et donc de toute religion. L'idée finale, selon laquelle "la véritable éternité se trouve dans les moments que nous vivons", sonne presque comme un Salomon. C'est presque approprié pour l'album de poésie, mais grâce à une action monstre fracassante et quelques emprunts à Alien (bien sûr, le méchant groupe pharmaceutique ne s'intéresse qu'aux droits exclusifs, raison pour laquelle on envoie en même temps un saboteur chargé d'éliminer tous les complices) ainsi qu'un petit twist à la fin, le mélange est tout à fait réussi. Sur le plan visuel aussi, Francesco Trifogli transpose avec justesse ce voyage intergalactique et philosophique, dans de vastes panneaux de grand format, qui captent surtout de manière impressionnante le caractère sauvage de la planète. Et les autochtones ressemblent un peu aux ingénieurs du Prometheus de Ridley Scott. Ce qui n'est pas du tout un point faible. Le présent volume présente l'histoire complète.
VERDICT
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"Le sang des immortels" est peut-être un peu prévisible dans certaines parties. Mais l'histoire autour de l'éternel thème de l'immortalité prend ici tout son sens.