En tant qu'Adam Bernhard, un jeune policier en patrouille de nuit, vous recevez un appel qui changera votre vie.
Avez-vous déjà vu sur Internet un plat qui a l'air superbe, comme un gâteau de haute pâtisserie : il est si bien fait que vous pensez immédiatement qu'il est impossible de le reproduire chez vous, sans les compétences et les moyens nécessaires. Puis vous trouvez la recette par hasard et vous vous dites que peut-être, en ayant une demi-journée de libre, vous pourrez peut-être la reproduire. Et c'est ainsi que vous passez toute la journée à essayer de réaliser ce gâteau, qu'au final vous avez honte de poster tellement il est moche. Mais vous le goûtez et... c'est peut-être parce que vous y avez mis tant d'efforts, peut-être parce que vous aviez vraiment envie d'un gâteau ou peut-être parce que le goût vous rappelle quelque chose d'important, mais au final, ce n'est pas si mal. Ici, Afterlife VR - sorti ces jours-ci sur PSVR2 et déjà disponible depuis un an sur PC - est exactement ce gâteau. En effet, Afterlife VR part vaguement d'un postulat quelque part entre Resident Evil 7 et Outlast, déclarant d'emblée la source d'inspiration et les ambitions de Split Light Studio. Cependant, il faut une demi-seconde pour se rendre compte que la valeur de production d'Afterlife est loin, très loin de celle des jeux susmentionnés. Pour analyser valablement Afterlife VR, il faut se placer dans la perspective d'un jeu hyper-indépendant réalisé avec un budget vraisemblablement très limité, mais caractérisé par beaucoup de bonne volonté. Car sinon, même à partir de quelques images vues de loin, peu se risqueraient à approcher un titre qui semble être sorti il y a littéralement trois générations, sans la volonté de prendre des esthétiques lointaines et de les réinterpréter dans le contemporain. Un point sur l'intrigue, vous incarnez Adam Bernhard, un jeune policier débutant lors d'une patrouille de nuit de routine, qui reçoit un appel qui va changer sa vie à jamais. Il va devoir mener l'enquête au sein du terrifiant établissement psychiatrique Black Rose, où sa jeune sœur Allison a été récemment envoyée.
Disons-le tout de suite : Afterlife, sur le plan technique, est laid. Une laideur qui n'amuse même pas par son simple manque de goût, mais cette laideur bâclée et triste qui nuit au caractère d'une production quelle qu'elle soit. Nous le voyons dans les modèles polygonaux des monstres et dans leurs animations qui, au lieu d'effrayer, font sourire ; nous le voyons à travers nos mains virtuelles hideuses ; nous le voyons dans certaines mécaniques en bois. Pourtant, Afterlife VR tient debout. Avant de le commencer, à en juger par les images, les bandes-annonces et les antécédents du studio, nous nous attendions à un désastre retentissant. Sur le plan technique, c'est le cas, mais la conception de base fonctionne de manière inattendue. Afterlife VR est en fait une courte aventure narrative d'à peine deux heures, dans laquelle vous passez d'une pièce à l'autre en résolvant de petites énigmes et en éliminant des ennemis. Rien de renversant, au contraire, mais malgré la technique, l'ambiance est là, et la satisfaction apportée par ce design très simple mais toujours efficace parvient même à donner une certaine satisfaction. C'est l'équivalent d'un court métrage d'horreur de trois minutes que vous regardez par hasard sur YouTube et qui vous divertit, bien qu'il soit loin de L'Exorciste de Friedkin. Afterlife VR n'est en fait ni Resident Evil, ni Outlast, ni même Wraith : The Oblivion, mais il fonctionne comme une expérience simple, directe et courte, adaptée pour passer un après-midi (presque) effrayant entre deux expériences plus complètes. C'est un snack d'après-midi qui vous rassasie : vous l'aurez oublié le lendemain, mais à ce moment précis, il a apporté son modeste résultat.
VERDICT
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Afterlife VR est un titre techniquement maladroit, peu original et très court. Pourtant, son design simple mais efficace réussit à faire le strict minimum dont nous, amateurs d'horreur en réalité virtuelle, avons souvent besoin, en attendant un produit qui nous satisfera pleinement entre Resident Evil Village VR et ce qui est à venir. Pour l'instant contentez-vous, si vous le trouvez en réduction pour quelques euros, il pourrait bien valoir le coup, mais ne vous attendez pas à une expérience inoubliable.