Résumé : Une campagne présidentielle, ça se prépare.Le Patron était prêt. Moi aussi. J'allais le faire gagner. Après la victoire de son «Patron» à la primaire, le premier conseiller d'un homme politique s'engage avec ferveur dans la campagne présidentielle. Ayant sacrifié sa vie pour ce moment et ce combat, il croyait tout connaître de son rôle, jusqu'aux compromis et aux renoncements.Mais rien ne pouvait le préparer à ces mois de campagne, aux trahisons dont seuls sont capables ceux qui convoitent à tout prix le pouvoir. Lorsqu'il doit faire face aux soupçons de fraude qui entachent la victoire aux primaires, il en vient à questionner pour la première fois l'honnêteté de son candidat et par là même le sens de cette vie militante.

Cynique et glaçant. Cynisme politique d’abord, pour un très bon polar politique, magnifiquement servi par des dialogues ciselés, qui sonnent justes et vécus. Cynisme politicien glaçant mis au grand jour ensuite, puisque cette adaptation BD est tirée d’un roman co-écrit par un ancien premier ministre, boxeur à ses heures et (probable) futur candidat à la Présidence française en 2027. Entre petits et grands arrangements, coups bas, trahison, compromissions crasses, meurtres, en lisant cet album de Philippe Pelaez, impossible de ne pas constamment se souvenir que la consommation de saucisses n’implique évidemment pas d’en connaître les méthodes de fabrication. Auquel cas peu de gens continuerait à s’en régaler… Avec de tels amis, nul besoin d'ennemis. Graphiquement, Cédrick Le Bihan est beaucoup plus inspiré par les animaux que par les humains. Son trait est trop léger pour un récit de cette qualité, qui devrait provoquer chez le lecteur une immersion en apnée dans l’indicible. Sans le texte précis et l’intrigue étouffante, le dessin ferait presque sortir du récit. Soit il fallait carrément "anthropomorphiser" des animaux pour accentuer le côté fable et irréel de ce qui raconté, ou bien au contraire insister en renforçant le réalisme du trait pour avoir le sentiment de pénétrer véritablement dans les coulisses des arrières cuisines (parfois nauséabondes) de la République.