Les Liens du Sang (Chi No Wadachi) est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu seize tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. Jusqu'à présent, l'histoire dans le manga tourne autour d'une mère (Seiko) et de de son fils (Seiichi). L'intrigue commence par une scène de la vie quotidienne, la mère emmène son enfant en promenade, Seichi rencontre un petit chat blanc et le caresse. Mais le chat est mort ! Vient ensuite la question "Pourquoi les chatons meurent-ils ? " Avec le visage souriant "doux" de la mère. Puis l’histoire se poursuit jusqu'à onze ans plus tard. A désormais 13 ans, Seiiichi mène une vie tranquille avec sa mère et son père. Il joue avec ses amis, convoite une jolie fille de la classe et a un cousin (Shigeru) qui vient jouer avec chaque week-end. C'était comme ça jusqu'à ce que Seiko pousse Shigeru d'une falaise pendant un pique-nique et que Seiichi commence à paniquer, perdant presque sa capacité à parler pour protéger le secret de la mère. Depuis le début, ce manga a ouvert sa promesse qu'il sera très particulier par l'image d'un chat, à première vue plongé dans un sommeil paisible mais qui est en réalité mort. L'image du chat se répète souvent dans l'histoire, et il faut bien dire qu'elle hante beaucoup le manga. Bien que l'on ignore ce qui s'est réellement passé, à travers cette ouverture, l'auteur semblait donner un avertissement implicite au public : Il faut se méfier des apparences. L'apparence de la famille de Seiichi est lisse et harmonieuse. Cependant, même s'il ne s'agit que d'observer les activités très normales de la mère et de son fils (bavarder, se promener visite, manger en famille, ...), ces séquences procurent toutes un sentiment très étrange. Le sourire de la mère dans chaque chapitre est toujours décrit en détail mais il évoque un sourire narquois.

Après avoir enterré son père, Seiichi est obsédé par la pensée de se tuer. Dans un numéro qui danse magnifiquement à la frontière entre hallucination et réalité, la figure de la mère revient avec force dans la vie du garçon pour faire la lumière sur les traumatismes du passé et enflammer de nouvelles angoisses dans le présent. Dans ce tome quatorze, la nouvelle rencontre avec ce qui était probablement son ancienne flamme ne semble pas perturber le moins du monde Seiichi, qui rentre chez lui comme si de rien n'était. Après avoir réglé la question de son père, alors que tout semble prêt pour le geste ultime, le destin se manifeste sous la forme d'un appel téléphonique qui, indirectement et sans le vouloir, ouvre à nouveau la boîte de Pandore des émotions et de la psyché du protagoniste... son vieux cauchemar fait à nouveau son apparition dans sa vie. Angoisse, regrets, tourments... Des sentiments qui, plus que jamais, sont perceptibles dans ce volume aux sonorités serrées et, en même temps, prolongées. Le temps semble, à la fois, s'être écoulé si vite et si lentement. Le visage de Seiichi porte tout le poids d'une vie malheureuse, tandis que son esprit reste bloqué dans la période qui l'a le plus marqué et qui continue de l'étreindre sans relâche. Il ne peut plus continuer ainsi, mais alors qu'il semble s'être fait une raison sur son avenir, le destin le transporte à nouveau dans ce tourbillon de souffrance et de douleur. La confrontation entre lui et sa mère est venue. Le parallèle entre les rôles désormais inversés et les terribles émotions ressenties par Seiichi dès son plus jeune âge a été rendu à la perfection. Maintenant, c'est elle la faible, l'impuissante, celle qui est troublée par la vieillesse, qui semble lui avoir enlevé non seulement une partie de sa mémoire, mais aussi sa méchanceté. Mais en sera-t-il vraiment ainsi ? Et qu'est-ce que Seiichi va finalement décider de faire ? Acceptera-t-il de l'affronter à nouveau et de la voir revenir dans sa vie, ou se vengera-t-il en l'excluant au moment où elle en a le plus besoin ?