Yasmina et les mangeurs de patates Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 11 Janvier 2019 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Wauter Mannaert Yasmina, 11 ans, vit avec son père dans un petit appartement de la ville. Son père dirige un snack-bar, malheureusement, il ne gagne que assez pour payer les factures ni pour s'acheter de la bonne nourriture. Heureusement, Yasmina s'avère riche en ressources, car elle cueille des herbes dans la nature et reçoit des légumes frais tous les jours de ses amis des jardins familiaux. Mais les lotissements doivent laisser la place à un champ expérimental de pommes de terre. L’homme derrière le projet veut un monopole sur le marché alimentaire avec ses produits à base de patates. Avant cela, il a développé un nouveau type de féculents qui rend les gens fous ... Pour Yasmina, c'est une mauvaise nouvelle. Sans légumes frais, il est de plus en plus difficile de se nourrir tous les jours. Il n’ya qu’une chose à faire: éliminer le problème à sa racine ... Après ses précédents romans graphiques El Mesías et Weegee, Wauter Mannaert nous fait entrer dans la vie de Yasmina, une jeune femme enjouée qui, à côté de l'école, a pour mission de préparer à son père Omran un repas quotidien et de transformer sa boîte à déjeuner en tableau comestible. Elle y parvient grâce aux légumes généreusement offerts et cultivés par Cyrille et Marco, deux jardiniers associés ayant des points de vues diamétralement opposées (Nature pure contre croissance contrôlée), mais avec une passion pour les légumes et donc inconsolables lorsque leur jardin sera repris par l'impitoyable producteur industriel Tom De Perre. En utilisant une invention de la scientifique voisine Amaryllis Belladonna (quel nom !), il réussit à vendre en masse son produit addictif et à faire sortir le pire de l'être humain. Si son père devient également victime de ces pratiques, la coupe est pleine pour Yasmina. Avec Cyrille, Marco, Amaryllis et son père, elle part en guerre contre cet empoisonneur. L'histoire simple et directe, avec le message écologique clair que nous devons nous tenir aussi loin que possible de toute manipulation génétique, est magnifiquement décrite. Tout commence par la couverture où l'on peut goûter la subtile référence à la fameuse fourchette en plastique bien connue. Puis nous obtenons une scène forte après l'autre : l'introduction cinématographique dans laquelle la caméra zoome et le son devient plus fort, la promenade olfactive du papa Omran dans la maison, la journée moyenne de Yasmina (qui n'apprécie ni les maths ni le français), et ainsi de suite. Des scènes avec des natures mortes (le laboratoire de Belladonna, la maison de Yasmina, les jardins familiaux, la calibreuse de pommes de terre, etc.) offrent un plaisir amusant pour les yeux. La dépendance au produit est sans doute la mieux illustrée depuis la campagne Zugol de l'album Spirou "L'Ombre du Z". Le style de dessin de Mannaerts a un goût exquis : Rugueux, avec beaucoup de caractère, coloré et reconnaissable entre des milliers. Parfois puissant dans sa simplicité, puis d'une manière hilarante détaillée et complète lorsqu'il montre sans mot dire l'effet de la dissuasion épicée de Yasmina sur un lapin sans méfiance. Ce petit animal n'aurait pas dû manger les racines de Marco et Cyrille. Des scènes comme celles-ci montrent également que Mannaert peut dessiner de manière très cinématique VERDICT-Réchauffant le cœur, hilarant et facile à digérer : L'album Yasmina et les mangeurs de pommes de terre a tout pour plaire. Mannaert fait sortir de sa plume des personnages mémorables, mais c'est surtout Yasmina, la petite cuisinière la plus épique que nous ayons jamais vue, qui vole la vedette. C'est le premier album dans lequel Mannaert prend complètement le contrôle et s'occupe à la fois du scénario et des illustrations. L'auteur a reçu une bourse du fonds flamand des lettres pour ce projet, c'est amplement mérité. |