À son retour de la Première Guerre mondiale, le mormon Moroni Fenn a été victime de graves cauchemars et a été envoyé par sa communauté religieuse subir une thérapie dans une colonie mexicaine pour y maintenir l'ordre en tant que shérif. En cours de route, il sauve une Indienne captive des griffes d'un charlatan en voyage, puis l'histoire commence vraiment. Bien que Fenn soit en principe le personnage principal, ce sont principalement les Apaches invisibles, mais omniprésents, qui déterminent l'atmosphère de l'histoire. De plus, le personnage (historiquement plus ou moins correct) de Merejildo Grijalva vole régulièrement la vedette en raison de son caractère grincheux. L'auteur, journaliste et traducteur d'Amoras, Philippe Nihoul, est clairement fasciné par le grand génocide indien du début du XXe siècle et s'est bien documenté avant de distiller un scénario de bande dessinée tiré de ce problème historique. Une telle approche conduit souvent à une situation quelque peu statique, mais Nihoul parvient à maintenir la tension sous-jacente très serrée. Vous êtes donc heureux de découvrir le supplément historique présente en annexe.

Les dessins sont de Daniel Brecht et nous rappellent beaucoup le Comanche de Hermann, bien qu'il manque les lignes douces du grand maître. Son style accessible ne dérange nulle part, mais il ne se fait surtout pas remarquer. Néanmoins, nous sommes vraiment curieux du règlement de cette histoire. Nous avons rarement vu autant de cliffhangers que dans cette première partie de Les Ombres de la Sierra Madre. Et c'est un peu le problème puisque avec la faillite de l'éditeur Sandawe, il n'est pas sur que cette série, prévue pour être une trilogie, aille jusqu'au bout ...