Texas, 1872. Le photographe Oscar Forrest a quitté sa vie tranquille de Manhattan pour partir à l'aventure dans les plaines de l'Ouest et répertorier les paysages sauvages pour le compte du géologue Stingley. Une sorte de témoignage d'un passé et de traditions qui vont disparaitre au profit de la modernité et de la Révolution industrielle. Entre ce dandy homosexuel et Milton, le jeune homme à tout faire du groupe, se crée une relation plus qu'ambigüe. Stingley quant à lui, cherche l'endroit idéal pour construire la ville de ses rêves. Forrest a laissé derrière lui une vie professionnelle agitée, et pour cause, il a fait croire à ses clients qu'il pouvait photographier l'esprit des défunts. Autant dire que son retour à New York semble bien compromis.

Autour de l'expédition, un mystérieux homme en noir suit le trio, de même qu'un Indien mutique (et bientôt un groupe de Comanches). L'intrigue prend alors une tournure inattendue et abandonne le western pur et dur pour prendre un aspect fantastique rafraîchissant. Les héros devront faire face à un troupeau de chevaux sauvages (les fameux broncos), mais aussi des peaux rouges chamans, des tueurs qui se comportent comme des momies ou bien encore un vampire. Le scénario de Loo Hui Phang est riche en rebondissements, et le titre de l'ouvrage trouve sa signification au fil de l'histoire (non il ne s'agit pas uniquement de l'idylle naissante entre Oscar et Milton). Le dessin de Frederik Peeters s'avère très réussi, avec un trait d'une grande clarté, des personnages bien construits et des décors sauvages somptueux.