Phantom Busters tome 2
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 05 Juin 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Neoshoco

Phantom Busters est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu cinq tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Eugene Korekishi est un pragmatique petit génie des sciences qui s’apprête à intégrer le lycée de Kamakura. Cette charmante petite ville est connue pour son Grand Bouddha, ses plages et ses phénomènes paranormaux ! Le jour de la rentrée, il est sauvé d’un spectre par Mogari et Kaoru, deux camarades de classe et exorcistes à leurs heures perdues. Les comparses décident alors de fonder un club d’activité secret pour chasser les fantômes : le Phantom Busters !

Dans ce volume, le groupe des Phantom Busters consolide enfin sa position de club officiel au sein de l'école, un détail qui, bien qu'anecdotique, représente une étape clé dans la dynamique du récit. Disposer d'un espace propre et d'une certaine légitimité institutionnelle leur permet non seulement de mieux organiser leurs activités, mais aussi de devenir une équipe reconnaissable au sein du contexte scolaire. Cependant, l'apparente légèreté de l'intrigue est vite éclipsée par un rappel troublant : Mogari, le membre le plus impulsif et insouciant du groupe, est lié par un pacte avec sa famille qui l'oblige à dévorer un nombre considérable d'esprits en un an. Cet objectif, qui semblait impossible à atteindre seul, prend une dimension différente grâce à l'union avec ses camarades de classe, chacun possédant des compétences complémentaires pour interagir avec les morts. La tension entre l'humour ordinaire et la menace latente de l'échec est l'un des moteurs narratifs les plus efficaces de ce volume. Le développement des personnages reste l'un des points forts de Phantom Busters . Mogari incarne l'archétype classique du protagoniste shônen : insouciant, souvent maladroit, et enclin à oublier des choses importantes jusqu'à ce que quelqu'un lui rafraîchisse la mémoire. Cependant, Neoshoco introduit des nuances qui en font plus qu'un simple cliché : par moments, il se révèle être un jeune homme débrouillard, capable de se sortir de situations extrêmes grâce à un mélange d'instinct et d'insolence. Eugene, quant à lui, s'impose comme la véritable voix de la série. C'est à travers son regard que nous découvrons le groupe et ses dilemmes : un brillant étudiant, dépourvu de capacités spirituelles, découvre pour la première fois le pouvoir transformateur de l'amitié. Son arc narratif, marqué par la pression de sa mère à suivre un chemin prédéterminé, introduit un conflit réaliste et pertinent : la lutte entre l'avenir imposé par les adultes et le désir adolescent de vivre le présent. La rébellion d'Eugène contre les attentes familiales résonne comme un moment clé de développement personnel, qui élève le ton de l'œuvre au-delà de la simple comédie paranormale.

Ce volume regorge de moments mémorables, alternant entre le comique et l'inquiétant. La scène où un jeune homme est possédé par un esprit imitant les gangs de rue des années 1980 est particulièrement remarquable : grotesque, hilarante et teintée d'une pointe de malaise qui illustre parfaitement le ton ambigu de la série.  Neoshoco sait exploiter ce genre de situations pour faire osciller le lecteur entre rire et perplexité, tout en maintenant une part de danger réel qui empêche l'intrigue de se résumer à une simple parodie. Le contraste entre l'absurde et le sinistre rappelle inévitablement des classiques comme SOS Fantômes , une référence incontournable réinterprétée ici selon les codes du manga scolaire japonais. Sur le plan thématique, ce deuxième volume renforce le rôle de l'amitié comme fil conducteur du récit. Les protagonistes, souvent ridiculisés pour leurs limites, trouvent dans l'unité du groupe un moteur de développement personnel. De l'anniversaire de Mogari aux dilemmes intérieurs d'Eugène, l'histoire insiste sur le fait que la véritable force des Phantom Busters ne réside pas dans leurs capacités individuelles, mais dans leur capacité à se soutenir mutuellement face à l'adversité. Cette insistance sur la camaraderie s'inscrit dans la tradition shônen, mais le fait de manière légère, accessible et pleine d'humour. Visuellement,  Phantom Busters 2  conserve l'esthétique expressive et cartoonesque déjà présente dans le volume original. Les cases sont dynamiques, avec des lignes énergiques qui accentuent à la fois les situations cocasses et les scènes d'action surnaturelles. La mise en scène est agile et claire, avec des graphismes cherchant toujours à renforcer la personnalité de chaque personnage : de l'air arrogant de Mogari au sérieux discret d'Eugène. La couverture, où les membres du groupe posent dans des poses exagérément « cool », est une déclaration d'intention : une série qui se moque d'elle-même sans négliger de créer des moments de tension authentique.

VERDICT

-

En conclusion, Phantom Busters tome 2 confirme le potentiel de la série à devenir une référence shônen dans le domaine de l'humour surnaturel. Avec des personnages de plus en plus définis, un équilibre efficace entre comédie et tension, et une trame émotionnelle qui donne de la crédibilité à l'intrigue, Neoshoco construit une histoire aussi déjantée qu'addictive. Ceux qui ont apprécié le premier volume trouveront ici une suite qui élargit l'univers et les laisse sur leur faim, tandis que les nouveaux lecteurs découvriront une œuvre idéale pour ceux qui recherchent une histoire drôle, légère et touchante.

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