Watch Dogs Plate-forme : PC Date de sortie : 16 Mars 2016 Editeur : Développeur : Genre : Action/Aventure Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Watch Dogs arrive en édition budget grâce à Just for Games. Il était une fois.Présenté pour la première fois lors de l'E3 2012, Watch Dogs faisait véritablement office de démo technique des possibilités de la nouvelle génération de consoles. L'intrigue met en scène Aiden Pearce, un pirate informatique brillant dont le passé criminel est à l'origine d'une violente tragédie familiale. Désormais à la recherche de ceux qui ont fait du mal à ses proches, Aiden pourra espionner ses ennemis en piratant tout ce qui est relié au réseau central de la ville de Chicago (ctOS), se servant ainsi de celle-ci comme d'une arme ultime pour se venger. Grâce à son smartphone, Aiden est en mesure de perturber une société complètement connectée, où les individus et les entreprises risquent de voir leurs données personnelles dévoilées par la faute d’une dépendance toujours plus forte aux réseaux et à la technologie. Concrètement, Aiden sera capable de s’introduire dans les caméras de sécurité omniprésentes de la ville, télécharger des informations pour localiser une cible, contrôler des systèmes comme les feux de signalisation ou les transports publics pour arrêter une poursuite, et bien plus encore. Face à ce viol manifeste des libertés, un groupe d'activistes nommé DedSec a décidé de s'opposer au régime et de s'infiltrer dans le réseau ctOS pour en prendre le contrôle. Le scénario se laisse découvrir sans déplaisir, et on retrouve un certain côté Person of Interest dans l'intrigue (heureux hasard, le doubleur français de Reese est le même que celui d'Aiden). Le début du jeu vous propose de vous échapper d'un stade sans vous faire repérer par les forces de l'ordre, dans ce que l'on pourrait qualifier de tutoriel. Il faudra en effet se familiariser avec son environnement, où de nombreux éléments peuvent être piratés. Au commencement, les capacités ne sont pas nombreuses, mais une fois dans le centre ctOS d'une zone piratée (via un mini-jeu de réflexion assez facile), vous disposerez de l'ensemble des données des personnages que vous croiserez en ville. Les informations sont nombreuses, et c'est en piratant les habitants de Chicago que vous débloquerez l'accès aux missions secondaires. Parfois, certains objectifs se déverrouilleront automatiquement dans les quartiers où Aiden a pris le contrôle, de manière à ce que le joueur ne tourne pas en rond trop longtemps. Un gameplay accessible.
Aiden devra se montrer discret durant l'aventure pour éviter les ennuis, et également résoudre quelques énigmes pour débloquer sa route. Il faut donc utiliser son environnement pour progresser, même si heureusement, nous ne sommes pas démuni en matière d'armement (pistolet, sniper, grenades, etc). Aiden préfère néanmoins les gadgets technologiques pour mettre à mal l'autorité, et grâce à son brouilleur, il est aisé de couper les signaux à proximité (pratique lorsque vous abattez une cible et qu'un passant s'apprête à téléphoner à la police). On pourra également compter sur le scan ctOS pour connaître l'emplacement des ennemis dans un bâtiment, le leurre pour les guider dans un piège, ou encore le Blackout qui neutralise tous les éléments électroniques à proximité de votre position et qui permet donc de fuir rapidement. Notez que toutes ces compétences peuvent être utilisés en voiture, à l'exception des armes à feu. Les phases en voitures (ou à moto) sont très arcade, et on reconnait la touche des développeurs de Driver. La gestion des collisions est quant à elle ubuesque au possible. Pour le réalisme, on repassera. Les phases en bateau sont plus discrètes, mais jouissent d'une physique assez appréciable (surtout celles de la mer). Watch Dogs conserve des bases proches d'un Assassin's Creed, aussi on navigue donc assez vite en terrain connu, et la liberté de déplacement est quasi totale. La ville de Chicago garantit un terrain de jeu plutôt large (bien qu'en deçà d'un GTA V) et il ne devrait pas être compliqué de jouer au jeu du chat et la souris avec les forces de l'ordre. Outre la campagne principale, Watch Dogs comporte de multiples quêtes secondaires facilement retrouvables dans le menu progression. Pour résumé brièvement, vous aurez à mettre à mal des escortes criminelles (soit en éliminant l'une des cibles soit en l'assommant), accepter des crimes détectés (il s'agit de suivre une victime ou un criminel potentiel et d'intervenir afin d'empêcher un drame ... comme dans Person of Interest), effectuer des contrats de fixeur (il suffit de s'assurer qu'une livraison arrive à bon port), ou encore de pénétrer dans les planques de gang (vous naviguez dans une zone hostile et devrez repérer un chef de gang puis le neutraliser sans le tuer). Les enquêtes ne sont quant à elle accessibles qu'une fois débloquées auprès des tours ctOS. Au programme, de la récupération d'objets, la recherche de codes QR, ou encore la découverte d'une scène de crime. Quelques mini-jeux sont également de la partie, avec du poker (Aiden peut mesurer le degré de stress des participants), des échecs à finir en un minimum de coups, et bien sur du classique bonneteau dans les rues lugubres de la ville. Enfin, les Digital Trips (des séquences sous acide) sont proposés, et permettent de s'amuser en dehors des sentiers battus. Une progression dirigiste ?Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, Watch Dogs n'impose finalement que peu de choix. Une fois la mission présentée, libre à vous de déterminer comment venir à bout de votre objectif, et si vous souhaitez employer la manière forte ou privilégier la discrétion. On pourra trouver un certain côté Splinter Cell en détournant l'attention des gardes, en créant des diversions ou en utilisant les caméras pour repérer la position des gardes. Quelque soit l'option choisie, les affrontements sont d'un grand dynamisme, et certaines séquences sont d'ailleurs assez violentes (oui le jeu est 18 + rappelons le). En outre, l'intelligence artificielle est une vraie surprise et marque une progression depuis la précédente génération de consoles en affichant des réactions beaucoup plus pertinentes. Si vous ratez un objectif, lorsque vous recommencerez la mission, les gardes ne seront plus les mêmes et il faudra modifier votre stratégie ! Si vous êtes repéré par un ennemi, il faudra fuir rapidement ou sortir les armes à feu, les concurrents étant pour le moins agressifs. Et si un cadavre traine quelque part dans un bâtiment, ils n'hésiteront pas à lancer l'alerte (l'alarme peut être bloqué si vous piratez les communications, ce qui consomme toutefois quelques points de batterie). Les habitants de Chicago sont très nombreux à se balader dans les rues, soit autant de victimes potentiels pour Aiden. Avec le profiler, vous pourrez connaître précisément leurs identités et même leurs revenus. Certains personnages pourront être piratés ce qui vous offrira la possibilité de retirer de l'argent dans un distributeur automatique, mais aussi de récupérer quelques éléments pour crafter les outils de piratage. Enfin, à l'instar du récent inFamous, les actions effectuées dans Watch Dogs auront des conséquences sur la réputation du personnage. Si vous décidez d'opter pour une approche morale de l'aventure, en sauvant des civils ou en arrêtant des voleurs, les habitants vous considéreront comme un justicier. A contrario si vous détruisez tout sur votre passage, les gens n'hésiteront pas à appeler la police ... Techniquement constant.Si Watch Dogs est loin d'afficher la même plastique que la démonstration technique de l'E3 2012, il n'en demeure pas moins particulièrement riche en détails dans cette édition PC, encore davantage grâce aux mods de la communauté. Les environnements sont toujours très inspirés, malgré quelques problèmes de clipping persistant. Malgré les années, la modélisation de Chicago demeure assez spectaculaire, et on ne s'ennuiera pas une seule seconde à visiter les rues de la ville ou à flâner dans un univers quasiment dépourvu de chargement. Les effets spéciaux (lumière, pluie, fumée, explosion, etc) sont particulièrement réussis, de même que les conditions météo d'un grand réalisme. L'animation demeure également plutôt fluide, surtout que la mouture PC grimpe à 60 images par seconde. Les différentes armes à collecter ainsi que les compétences spéciales, renforcent le gameplay. L'aventure solo tient en haleine pendant une bonne vingtaine d'heures, et une large kyrielle de missions annexes est également proposée, de quoi pratiquement doubler la durée de vie. Au point de vue sonore enfin, vous retrouvez des thèmes très agréables lors de la partie. Les bruitages sont quand à eux convaincants et le doublage en français est de grande qualité (tout comme les sous-titres). Comme d'habitude pourrait-on dire. Du côté du multijoueurs, Watch Dogs propose plusieurs modes tous ancrés directement dans le solo. Il vous suffit de lancer une recherche de partie, ou d'accepter les demandes qui vous parviendront lors de la découverte de Chicago. Il est toutefois impossible pour un joueur externe de venir dans votre partie tant que vous ne l'aurez pas accepté. Dans le mode 1 contre 1, votre objectif sera de pirater un fichier d'un concurrent sans vous faire repérer, ou au contraire le traquer tout en demeurant discret. Jusqu'à huit joueurs pourront participer à des courses à travers la ville, mais aussi se livrer à une guerre pour récupérer des données. Enfin, il est possible de vaquer à ses occupations en coopérant ou en éliminant les concurrents, même si on pourra regretter qu'il ne soit pas possible de participer à des missions en groupe. Jouer en ligne offre de nouvelles compétences, chaque victoire rapportant plusieurs centaines de points (les défaites ne sont pas vraiment pénalisantes). Watch Dogs est bien sur un jeu connecté et une application smartphone permet à un deuxième joueur de prendre le contrôle de la police et des différents éléments qui peuvent être piratés afin d'empêcher Aiden d'accomplir un parcours (trente sont présents et vous pouvez aussi en créer de nouveaux). VERDICT-Watch Dogs assure le dépaysement et s'avère au final très différent d'un Grand Theft Auto, le jeu n'étant pas du tout immoral. La liberté n'est pas non plus équivalente au jeu de Rockstar, mais l'open world proposé autorise malgré tout beaucoup de choses. Le titre d'Ubisoft préfère mettre en avant un level design intelligent, un gameplay d'une richesse peu fréquente, un univers original presque tourné entièrement vers le hacking et une immersion garantie. La réalisation technique s'avère convaincante, même si très éloignée de la présentation E3 2012, le contexte est captivant (on apprend même des faits historiques sur la ville de Chicago), et le multijoueurs est assez appréciable. Un jeu affuté même si les rebondissements du scénario sont souvent prévisibles. Si vous n'aviez parcouru le titre à sa sortie, cette réédition budget tombe à pic. |