Scénario : Larry Watson
Dessin : Nicolas Pitz
1948, Montana, États-Unis. Olsen est un jeune garçon sensible et intelligent dont le père, Wes, est le shérif du comté de Mercer, une vaste étendue de moins de deux mille habitants incluant une réserve amérindienne. Peuplé de fermes pauvres et de terres arides, le territoire de Wes est facile : bagarres à Bentrock, la seule vraie ville de la région, chicanes familiales et bétails égarés. Sa femme, luthérienne appliquée, aurait voulu qu’il soit avocat. Mais le métier paye bien et Wes aime se promener en camion sur les routes non-goudronnées du coin. Wes a aussi un frère, Frank, héros de guerre et médecin du comté. Un jour, Wes apprend que ce frère n’est pas aussi parfait qu’il le laisse paraître et qu’il agresse ses patientes amérindiennes. Vrai ? Faux ? C’est la fin de la tranquillité…
Montana 1948 met en place une histoire sordide dans une petite bourgade perdue. Et comme tout récit infâme bien écrit, l’âme humaine est sondée sous tous ses angles et éventrée et le résultat est souvent aussi noir que la tanière du loup. Pitz (et de facto Watson) réussit à merveille à nous plonger dans un puits sans fond, sans lumière, sans espoir. Utilisant comme jugement moral la narration du jeune Olsen, un être pas encore souillé par la méchanceté des hommes, Pitz construit une fable historique troublante qui se penche sur nos rapports récents avec les amérindiens avec une vérité qui fait peur. Rien à dire sur le dessin de Pitz qui est réaliste tout en conservant sa part de BD. Il en ressort une impression de classicisme et de machine bien huilée. Il aurait été toutefois appréciable que l’auteur sorte de ses gonds et nous peignent davantage l’ambiance et le climat du Montana. L’image est au service des mots, de manière efficace certes, mais le médium BD doit aller plus loin qu’être un simple support scénaristique. Transposer une œuvre en bande dessinée, c’est la relire avec des cases.
VERDICT
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Montana 1948, tiré d’une novella du même nom publiée en 1993 par l’écrivain Larry Watson, est franc, direct et accrocheur. Et si le lecteur s’attarde un peu à la couverture, il remarquera que tout ne semble pas rose au pays des badlands. Au final, un ouvrage bédé déchirant à l’enrobage un peu trop sobre néanmoins.