Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

Fin du XIXème siècle. Le capitaine Alfred Dreyfus est accusé de haute trahison et dégradé. Il est ensuite déporté sur l'île du Diable. Problème : le lieutenant-colonel Picquart, antisémite par tradition, veut prouver l'innocence du militaire et que sa condamnation à partir de preuves fabriquées de toutes pièces n'est due qu'à un seul fait, celui d'être juif. Au péril de sa vie, il va mener devant les tribunaux les véritables responsables de cette erreur judiciaire. Avec une précision historique, Roman Polanski explore l'affaire Dreyfus, qui a secoué la société et la justice françaises durant plus de dix ans. Le titre du long métrage fait référence à une publication célèbre d'Émile Zola, titrée "J'accuse…!" par George Clémenceau, et publié dans L'Aurore du 1er janvier 1898. La lettre ouverte, adressée au président Félix Faure, est une accusation directe envers l'armée. Le film aborde justement ces douze années, de l'exil de Dreyfus à sa réhabilitation, en passant par sa réintégration de l'armée, puis sa démission. Les acteurs sont magistraux, en particulier Jean Dujardin, dans la peau du lieutenant-colonel Picquart. La distribution est réussie, de Louis Garrel à Éric Ruf, en passant par Emmanuelle Seigner, Grégory Gadebois, Didier Sandre, ou encore Wladimir Yordanoff.