Scénario : Fred Neidhardt
Dessin : Fabrice Tarrin
Les années 1960. Un méchant savant soviétique a découvert que chaque personne vivante est porteuse d'un gène marxiste. Il s'agit d'activer ce gène pour transformer la personne en question en un communiste convaincu. L'activation se fait par un champignon. Le seul problème est que le champignon se développe assez lentement. Afin de trouver un remède à cette situation, le comte de Champignac est enlevé par le KGB et transféré en Union soviétique. Bien sûr, Spirou et Fantasio ne laissent pas les choses se passer comme ça. Ils se rendent également en URSS sous le prétexte d'une série de reportages pour un journal communiste, le célèbre Vaillant (Pif Gadget). Le début d'une merveilleuse aventure ?
Spirou chez les Soviets est un album spécial. Il est entrecoupé de l'humour spirituel et si reconnaissable qui rend la série si forte. Fred Neidhardt a un sens parfait de l'alchimie entre ses personnages principaux et secondaires. Un album avec des Soviétiques pur jus doit prévoir un certain nombre de clichés. Ici aussi, nous ne sommes pas restés sur notre faim. De plus, l'histoire est surchargée de clins d'œil à la bande dessinée franco-belge. Fabrice Tarrin a déjà dessiné une histoire de Spirou et montre ici encore son talent. Une histoire peut toujours être aussi dynamique, mais si le dessin ne suit pas, cela ne fonctionne pas. N'ayez crainte, le dessin de Tarrin est le meilleur que nous ayons vu ces dernières années avec Spirou. A noter que l'idée de cette bande dessinée est née d'une lettre à l'hebdomadaire Spirou d'un lecteur (Falzar) en 1977 demandant quand un album de Spirou avec les Soviétiques sortirait ... et près de 50 ans plus tard le voici !
VERDICT
-
Spirou chez les Soviets s'est avéré être un album fort. Cet ouvrage aurait sans doute particulièrement bien marché il y a quarante ans. Avec cet opus, nous touchons immédiatement au seul inconvénient - bien sûr, c'est la façon dont vous le percevez : la jeunesse contemporaine n'a pas connu la guerre froide, et encore moins que le mot "soviétique" avait un sens. En termes de thème, cet album pourrait ne pas faire naître immédiatement une nouvelle génération de fans de Spirou. Pour le lecteur de BD plus âgé/avancé, c'est une fête de la première à la dernière page. Choisis ton camp camarade !