C’est l’été 2006, nous sommes après la défaite de l’équipe de France de football à la Coupe du monde face à l’Italie avec le fameux coup de boule de Zidane dont tout le monde parle. Nina, 9 ans, part dans le Sud de la France en colonie de vacances au camping « Les Pissenlits ». Elle va découvrir de nouveaux amis et vivre un été d’aventures. Ce lieu de bord de mer a une certaine magie où tout semble exceptionnel. La jeune fille se dirige doucement vers l’adolescence mais garde encore un pied dans l’enfance. Elle découvre le monde des adultes, dans ses plus doux aspects (l’amour, l’éveil des corps) comme ses plus sombres (la mort, le drame migratoire). Et si ces vacances permettaient à Nina d’en apprendre plus sur elle-même ?

C’est dans cet entre-deux et grâce à ses souvenirs que l’auteure Nina Six nous emmène dans la douceur acidulée de ces vacances d’été. Sans mièvrerie mais avec justesse, elle nous ramène dans cet âge à l’aube de l’adolescence, des temps de découvertes et de changements. La douceur de son trait faussement naïf se mêle à la beauté poétique des paysages à l’aquarelle. Un univers délicat et personnel, dont la douceur et l’agréable mélancolie ne sont pas sans évoquer Sempé. Comme le grand illustrateur, elle fait habilement du personnel quelque chose d’universel. Une première bande dessinée déjà bien maîtrisée, où l’histoire, les couleurs et le dessin font corps pour nous plonger dans des souvenirs d’enfance partagés. Une œuvre tout en douceur aux saveurs de fin d’été.