Chroniques diplomatiques tome 1 : Iran, 1953 Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 21 Septembre 2021 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario : Tristan Roulot Téhéran, 1953. En nationalisant les puits de pétrole, le Premier Ministre Mossadegh a totalement rebattu les cartes... et excité les convoitises ! La France a misé sur son plus jeune ambassadeur, Jean d'Arven. Fin connaisseur de la région, il mène le bal diplomatique tandis que dans les coulisses, son ami Jacques se salit les mains pour la cause. Mais ils sont loin de se douter que les Américains s'apprêtent à écrire une nouvelle page des relations internationales : le coup d'état intérieur. Avec sa maestria habituelle pour rendre simples des idées et des situations compliquées, Tristan Roulot parvient à immerger le lecteur conquis dans les méandres géopolitiques inextricables de l’ Iran du Shah. « Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples. Je savais qu'au milieu de facteurs enchevêtrés une partie essentielle s'y jouait. Il fallait donc en être ». Le scénariste joue sur les deux aspects de cette citation de "Mémoires de Guerre" de De Gaulle, en explicitant les enjeux avoués et inavoués de situations aussi alambiquées qu’explosives. La duplicité des États, le double jeu d’alliés qui pensent tous avec trois coups d’avance pour leurs intérêts uniques, chacun joue sa partition dans un concert cacophonique sans chef d'orchestre, qui ne peut que mal finir pour tout le monde à plus ou moins courte échéance. Les alliés d’un jour devenant les ennemis du lendemain. Et réciproquement. Tristan Roulot parvient à rendre toute cette atmosphère lourde, survoltée, délétère, avec en prime une part de divertissement autour de ces deux jeunes héros. Avec leur passé de Résistants et leurs amitiés acquises dans les bonnes écoles, ils démontrent également l’importance des liens personnels dans la diplomatie, officielle et souterraine. Ce récit qui repose sur de solides bases historiques, sans jamais se prendre pour un livre d’Histoire exhaustif, s’engage sur un terrain subtil et agréable à suivre. Il creuse le sillon d'un film comme Argo, bien que dans ce dernier cas, l’opération réelle ait été menée sans aucun des accrocs dramatiques portées à l'écran. Le trait de Christophe Simon, d'un classicisme extrêmement respectueux de la physionomie des personnages historiques, reste cependant un peu trop uniforme, tout comme les couleurs un peu ternes d’Alexandre Carpentier . Le graphisme gagnerait à se libérer vers plus de variété et de dynamisme. VERDICT-Plongée dans les eaux troubles et profondes de la Realpolitik mondiale. Une nouvelle série très prometteuse. |