La série Alpha Premières Armes relate la jeunesse de Dwight Delano Tyler, des années avant qu'il ne devienne l'un des plus brillants agents de la CIA sous le nom d'Alpha. Le "Superman de Langley" a pourtant perdu de sa superbe dans les derniers opus, et il est dorénavant impensable qu'il continue à opérer comme espion infiltré. Bref, quelques décennies plus tôt, Dwight cherche les petits secrets de Milard, un trafiquant d'armes international qui l'a manipulé et lui a fait croire qu'il travaillait pour la CIA (voir tome 2). Démasqué, Milard a tenté d'assassiner Alpha, mais désormais son piège se retourne contre lui. Le jeune homme est déterminé à faire payer tous les complices de Milard, quel qu'en soit le prix. En fuite à Prague, Alpha a récupéré l'ordinateur et l'agenda de Milard, ce qui lui ouvre l'accès aux noms des membres du réseau Hyena. Il retrouve rapidement la piste du Révérend Howley, un puissant homme d'affaires du Montana, par ailleurs très proche des gangs de motards violents de la région. Puis c'est au tour des fournisseurs de Hyena, Doumanovski et Severinov, deux généraux russes à la retraite sévissant sur la Côte d'Azur. Nonobstant, les actions d'Alpha inquiètent la CIA qui n'apprécie pas de voir l'ancien agent s'atteler à la destruction de Hyena, et c'est pourquoi ils ont envoient un espion nommé Eastman intercepter Alpha pour le ramener à la raison. Aucunement décidé à lâcher sa vengeance, Alpha est pourtant "invité" dans une villa ultra sécurisé de Los Angeles, où il va devoir attendre sagement que les officiels avancent dans leur investigation sur la disparition d'une technologie nucléaire sensible d'origine russe dérobée par le révérend et ses amis ... qui sera finalement détournée vers l'Israël au nom des affaires cyniques de la CIA.

Cet ouvrage signe la fin des débuts de l'agent Alpha dans un prologue sympathique mais inférieure à la saga principale. Quoiqu'il en soit, l'intrigue signée Emmanuel Herzet s'avère agréable et assez réaliste, dans la lignée des récits de Jean Van Hamme. On notera néanmoins quelques artifices pour inventer des organisations fantômes afin d'éviter les dénonciations politiques trop visibles. Le dessin d'Alain Queireix est également convaincant, et rappelle un peu le trait de William Vance (décidément). Mais Alpha n'est pas XIII, et affiche un comportement beaucoup plus mesuré, bien qu'il partage le même goût pour semer le désordre là où il passe. Un volume à l'ossature classique mais une bonne lecture néanmoins.