Peu de monde le sait, mais avant d'être le terrible Dracula, le célèbre vampire a été un enfant tout à fait comme les autres. Ce que beaucoup ignore par contre, c'est qu'il n'aimait pas du tout l'école. Il n'était pas un mauvais élève, bien au contraire, le soucis se situait plutôt dans le comportement de certains de ses camarades à son égard. Ils l'avaient pris comme tête de turc, à cause de ses particularités (les yeux rouges, le teint pâle, les dents qui dépassent de la bouche, la crainte du soleil). Chaque jour, le harcèlement devient de plus en plus intolérable jusqu'à ce qu'un jour Dracula ose enfin franchir le pas et en parle à son père.

Par le prisme de Dracula, les auteurs Loïc Clément et Clément Lefèvre abordent ici le phénomène du harcèlement scolaire. Une telle association ne coulait pas forcément de source, et pourtant, l'idée cherche à montrer que n'importe quel enfant peut être une victime, quand bien même on soit un protagoniste marquant de fiction fantastique. Tous les cas sont montrés, l'enfant qui n'ose pas parler, qui finit par ne plus aller à l'école, les parents qui ne voient rien venir et les conséquences de la situation. Côté dessin, le travail est extrêmement soigné et traduit efficacement les sentiments des personnages. Le découpage est élégant et on ressent la fragilité émotive de Dracula dans toutes les pages. La lecture demeure très accessible aux enfants. Notez que cet ouvrage est une réédition d'un album paru en 2018, intégrant désormais la collection "Les contes des cœurs perdus".