Dans un monde en pleine révolution, Marian devra choisir son camp : suivre les règles dues à son rang, ou bien créer son propre chemin ?
Connu sous le nom de Julian Fellowes, l'acteur de cinéma ainsi que le scénariste et romancier Julian Alexander Kitchener-Fellowes, Baron Fellowes of West Stafford a un nom terriblement long et, avec des productions comme "Victoria, les jeunes années d'une reine", "Downton Abbey", "Roméo et Juliette" et bien d'autres œuvres d'inspiration similaire, il a également un répertoire tout aussi long de drames en costumes des plus fins. Les fans de ses séries et de ses films sont nombreux et, grâce au nouveau spectacle "The Gilded Age", ils seront peut-être encore plus nombreux. Ce mélange de drame et d'histoire a été lancé le 24 janvier 2022 sur la chaîne VoD HBO Max, service qui n'est pas encore disponible en France (OCS a donc diffusé les épisodes) et ceux qui ont déjà dévoré les autres productions de Fellowes lui ont porté un grand intérêt. Rien d'étonnant à cela, puisque les premières bandes-annonces promettaient exactement ce que les adeptes de ses idées ont toujours aimé : De superbes décors, des costumes fantastiques et d'excellents acteurs qui font revivre des époques révolues. Le tout, bien sûr, avec amour, drame et suspense. L'action de la série se déroule à New York en 1882, pendant ce que l'on appelle le Gilded Age, c'est-à-dire la période de prospérité économique aux États-Unis qui a suivi la guerre de Sécession. La jeune Marian Brook (Louisa Jacobson), dont le père vient de décéder, est au centre de l'histoire. Elle part donc vivre dans la métropole avec ses tantes fortunées Agnes van Rhijn (Christine Baranski) et Ada Brook (Cynthia Nixon). Les dames âgées insistent sur la tradition et le titre et perçoivent les nombreux nouveaux riches du voisinage en fronçant le nez. Mais Marian voit le changement de l'époque d'un bon œil et est fascinée par les membres de la haute société qui montent, comme par exemple le magnat des chemins de fer voisin George Russell (Morgan Spencer) et son ambitieuse épouse Bertha (Carrie Coon). La jeune fille se lie même d'amitié avec une auteure à la peau noire du nom de Peggy Scott (Denée Benton), qui veut suivre sa propre voie en dehors des normes sociales. Lorsqu'un jeune avocat (Thomas Cocquerel) demande Mirian en mariage, son monde est soudain complètement bouleversé.
En première ligne, "The Gilded Age" enthousiasme par deux points de repère qui sont presque parfaitement intégrés dans l'intrigue, à savoir les costumes fantastiques et les morceaux d'ensemble bien orchestrés. Le drame en costumes présente certes de nombreuses similitudes avec Downton Abbey dans ces deux domaines ainsi que dans l'intrigue générale, mais il reste largement indépendant pendant les cinq premiers épisodes et prend une direction légèrement différente par la suite. Dans ses meilleurs moments, la nouvelle série de Fellowes est un soap opera intelligent, poli et de haut niveau, qui ne peut toutefois pas maintenir ce niveau de qualité en permanence. Du moins pas si vous faites partie du groupe cible de cette série, qui s'adresse principalement aux spectateur* qui voient ce genre d'un très bon œil. Mais ce même groupe cible devrait déjà connaître suffisamment le look, certains rebondissements et de nombreux archétypes et ne sera donc que rarement surpris par de nouvelles idées. Néanmoins, de nombreuses intrigues sont extrêmement intéressantes et ne sont jamais ennuyeuses, le seul problème étant que les créateurs de "The Gilded Age" lancent trop de balles en l'air à la fois et ne parviennent pas à toutes les rattraper. Certaines intrigues traînent, d'autres sont carrément abandonnées et, bien qu'il y ait suffisamment de personnages intéressants dans l'histoire, seuls les favoris des fans sont vraiment mis en lumière, ce qui frise le gaspillage de potentiel. Mais si l'on ne se laisse pas décourager et que l'on surmonte l'entrée en matière un peu lourde, voire parfois interminable, dans l'intrigue, on est récompensé par des performances d'acteurs convaincantes et un grand souci du détail. Baranski et Nixon en particulier, qui jouent les deux tantes de la protagoniste, livrent une performance formidable dans cette série et sont en soi une raison suffisante pour donner une chance à "The Gilded Age", mais les fans de drames sociaux choquants y trouveront également leur compte.
VERDICT
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La nouvelle série de Julian Fellowes n'est vraiment pas mauvaise, mais elle n'atteint pas le niveau de "Downton Abbey", qui lui est souvent comparée, car il manque des idées propres et de la profondeur dans l'intrigue. Néanmoins, "The Gilded Age" convainc par ses costumes fantastiques, ses superbes décors, son accompagnement musical de premier ordre et ses acteurs extrêmement engagés. Les personnages semblent sortis d'un tiroir à clichés, mais sont représentés de manière intéressante grâce à la performance de premier ordre des acteurs.