De sang froid.

Avant de nous plonger dans l'histoire, nous devrions probablement souligner que Blood Money est le quatrième volet de la série Hitman originale. Bien que les événements décrits ici puissent certainement être appréciés comme une histoire autonome, il existe ici un cadre global en jeu et vous en tirerez davantage de profit si vous connaissez au moins l'histoire de l'agent 47. Certes, il y a eu différents reboots au fil des ans, donc la chronologie de Hitman peut être déroutante, mais si vous avez une connaissance de base de l'identité du personnage, vous devriez pouvoir suivre. Blood Money explique plus en détail le fonctionnement de la technologie de clonage dans l' univers Hitman et détaille une intrigue dans laquelle 47 - un clone lui-même - doit empêcher la légalisation de la technologie de clonage aux États-Unis. Le récit est présenté à travers les yeux d'un journaliste qui interviewe un ancien chef du FBI. Les histoires rappelées au cours de l'interview sont considérées comme des flashbacks jouables, où le joueur prend le contrôle de 47 et exécute la mission dont la personne interrogée est censée se souvenir. C'est un cadre qui a du sens, car il permet une structure basée sur des missions tout en éliminant le besoin d'un monde ouvert. Dans ce volet, l'agent 47 est payé rubis sur l'ongle. Mais il se retrouve pris dans une guerre qui voit s'affronter deux agences rivales. En effet, les assassins de sa propre agence, l'ICA, sont systématiquement éliminés lors d'une série d'attentats. Il ne fait aucun doute qu'une agence beaucoup plus puissante est à l'œuvre et qu'il pourrait être la prochaine cible !

Qu'à cela ne tienne, il est temps de reprendre ces activités et de dépenser l'argent durement gagné en mission. Mais comment gagner des $ ? Grâce au système Blood Money. Plus le meurtre est propre et sans bavure, plus 47 remportera de monnaie.  Il vous sera donc nécessaire d'effacer toute preuve de votre passage et d'être particulièrement attentif aux vidéos de surveillance qui fleurissent ça et là, naturellement planquer les corps, mais également faire preuve de prudence avec le voisinage qui pourrait vous être fatal. Plus vous êtes à découvert, plus votre indice de notoriété augmentera et plus l'IA sera en mesure de votre coincer. Nonobstant, les deniers amassés lors de missions pourront servir à acquérir des équipements pour passer davantage inaperçu,  à personnaliser ses armes, obtenir des équipements perfectionnés ou des informations spécifiques. Vous pouvez aussi personnaliser vos armes et les modifier selon plusieurs paramètres comme la déflagration, le recul, la cadence de tir, les dégâts infligés, la vitesse de rechargement, la précision et le zoom. N'oublions pas non plus le traditionnel coup de la diversion, des accidents ou bien des leurres. ça peut être utile ...

Un gameplay qui a évolué depuis 2006.

Si vous avez déjà joué au Blood Money original , ou à n’importe quel jeu Hitman d’ailleurs, vous savez déjà à quoi vous attendre en termes de gameplay. En prenant le contrôle de l’agent 47, vous êtes chargé d’accomplir des missions basées sur des objectifs qui sont liées à l’histoire globale de Reprisal . Armé d’un ensemble particulier de compétences et d’outils limités, dont une sélection d’armes et votre fidèle câble à fibre optique, vous vous faufilerez dans les cachettes des méchants, éliminerez des cibles discrètement et tenterez d’éviter les soupçons. Reprisal est une version simple du genre, bien que cela ait plus à voir avec l’âge du jeu qu’autre chose. De nouvelles fonctionnalités comme une mini-carte et une variété de niveaux de difficulté garantissent que Reprisal s’adapte à tous les types de joueurs, qu’ils soient nouveaux dans l’ univers Hitman ou qu’ils revisitent Blood Money par nostalgie. De plus, certains éléments de gameplay introduits dans les jeux Hitman ultérieurs , comme le mode Instinct d’ Absolution , sont implémentés ici. Ceux-ci ne rendent pas nécessairement le jeu plus facile, mais ils semblent être un ajout logique à intégrer ultérieurement au jeu. Notre plus grande inquiétude concernant Reprisal était de savoir si le jeu serait agréable à jouer sur Switch puisqu'il s'agit d'un portage de la version mobile et non du jeu console d'antan. 

Heureusement, Feral Interactive a fait un travail remarquable, en capturant parfaitement le gameplay furtif basé sur des missions qui a fait le succès du premier Blood Money , et en ajoutant des fonctionnalités de qualité de vie qui font de Reprisal un jeu agréable à jouer sur un écran tactile. Tout cela sans édulcorer le jeu : il s'agit d'un portage à part entière du jeu d'infiltration classique basé sur des missions. Il n'est pas sans problèmes, mais comme vous le découvrirez, certains d'entre eux font partie intégrante de la manière dont le jeu original a été conçu. L'exemple le plus flagrant est peut-être que le jeu n'est pas construit autour d'un gameplay pick-up-and-play. Reprisal met un certain temps à démarrer, et les missions sont assez longues. Il nous a fallu un certain temps pour nous habituer aux commandes et à la caméra de Reprisal , et au début, nous avons même rencontré des problèmes où les invites à l'écran ne correspondaient pas aux actions que nous voulions effectuer. Au fil du temps, nous nous sommes habitués au fonctionnement de Reprisal , mais une fois que les choses ont cliqué, le jeu s'est rapidement imposé comme l'un des meilleurs ports mobiles auxquels nous avons eu le plaisir de jouer sur Switch. Cela dit, l'IA ennemie n'est pas toujours à la hauteur et nous avons également constaté des problèmes physiques occasionnels, en particulier lorsque nous avons essayé de faire glisser et de cacher un cadavre.

Une réalisation mise à jour ?

Le développeur Feral Interactive s'est concentré sur le fait de rendre la version 2006 de Blood Money jouable sur les appareils mobiles plutôt que de remanier complètement le jeu. En tant que tel, les graphismes sont à peu près les mêmes que dans le jeu original (qui était sorti également sur Xbox 360 rappelons le) et ne sont même pas à la hauteur du remaster de 2019. Reprisal bénéficie du fait d'être joué sur un écran plus petit, car cela masque certaines des textures datées et des visuels boueux. Nous avons essayé de diffuser le jeu sur un téléviseur et de faire exploser les choses sur un écran plus grand, ce qui a clairement montré que le jeu ne tient pas très bien la route en termes de graphismes. Il semble passable, mais une couche de peinture supplémentaire aurait été la bienvenue ici. Allant de Paris à Las Vegas, en passant par la banlieue de San Diego, l'agent 47 verra du pays et fréquentera des environnements plutôt bien conçus et assez vivants. En plus de cela, l'agent 47 a conservé des mouvements précis et peut grimper, se cacher, escalader des rebords, passer automatiquement des obstacles de petite taille, combattre à mains nues ou encore prendre des otages. Attention également à l'I.A des gardes, qui semblent plus réactifs aux évènements suspects. Globalement la jouabilité reste simple d'accès et vite maîtrisé, le tout baigné par une bande son signé Jesper Jyd de qualité. Étant donné la nature cinématographique de la narration du jeu, il n’est pas surprenant que le doublage soit de premier ordre, même s’il n’a pas changé depuis la version de 2006.