Émile est tombé par la fenêtre du 17e étage de la tour Plein Ciel. Non... Il a sauté. Mais qu'est ce qui peut pousser un vieux monsieur de 78 ans à se suicider ? Dans la Cité du Bois Fleuri, c'est un vrai drame. C'est qu'ils vivent tous ensemble depuis tellement longtemps. Tous les voisins sont sous le choc, jusqu'à René le facteur. Jean, chez qui il passait boire un verre de temps en temps, a bien une idée. Mais la plus démunie, c'est Martine, sa voisine d'en face depuis 55 ans ! Les deux veufs se connaissaient depuis tellement longtemps, ils étaient si proches... Et voilà que de nouveaux occupants arrivent dans l'appartement d'Émile !

La vie d'un immeuble, si haut soit-il, c'est un vrai microcosme. Empilées les unes au dessus des autres comme dans une fourmilière, les familles s'installent, vivent, se lient, s'engueulent, s'aiment, se détestent et parfois... meurent. Quand l'un d'entre eux s'en va, toute la petite communauté en est touchée et se resserre autour du noyau. On entoure, on cajole, on pleure et on cherche aussi à comprendre ! Dans les années 50, face à un exode rural massif, il a fallu trouver des solutions pour loger les populations. Les architectes de l'époque ont fait pousser un peu partout ces barres qu'aujourd'hui on s'acharne à détruire. C'était beau, c'était grand, c'était moderne, visionnaire. Pierre-Roland Saint-Dizier nous raconte ici de vrais rapports humains empruntés dans ses souvenirs d'enfant dans la résidence Plein Ciel située dans le quartier des Coteaux à Mulhouse, des gens qui s'aiment, se respectent, se soutiennent et on prend un vrai plaisir à entrer dans l'intimité de ces appartements en coupe verticale pleines de chaleur illustrés par Michael Crosa avec beaucoup de tendresse et de pudeur. Dans le passé de cette vieille dame qui sert de liant à tous ces gens qu'on a envie de connaître. En ce temps où nous sommes tous planqués derrière nos écrans (coucou), cette jolie bouffée d'humanité fait du bien, même si elle nous met aussi face à des sujets moins drôles que je tairais pour ne pas abîmer cette histoire très touchante. Et vous, vous connaissez vos voisins ?