Alors que son père a été tué dans les tranchés en 1917 et que son frère a été emporté par la grippe espagnole, le jeune Hans Raeder tente de reprendre sa vie en main dans l'Allemagne de l'entre-deux guerres. Élevé par sa mère qui lui offre la meilleure éducation possible, Hans s'invente un père pilote de chasse héros de guerre et s'oriente lui même dans une carrière dans la Luftwaffe. Le jeune homme acquiert rapidement une confiance en lui inébranlable et pour atteindre son rêve, il n'hésitera pas à mentir et à jouer les manipulateurs. Peu à peu, Hans perd de son humanité et devient un adulte antipathique mais adulé par ses pairs. Mais Hans n'est pas le seul à nourrir ce rêve : De l'autre côté de l'Atlantique, un homme partage le même objectif que lui. Leurs destins semblent irrémédiablement liés. Après une passe d'armes dantesque et un terrible crash aérien, Hans reprend connaissance dans un hôpital du Reich en France et est persuadé d'être James O'Brady.

Ce deuxième album "Adler, l'aigle à deux têtes" doit être lu parallèlement avec le tome 2 "Eagle, l'aigle à deux têtes". Les deux couvertures côte-à-côte forment d'ailleurs un seul ensemble. Le scénario de cette partie nous permet de suivre l'histoire de Hans, enfin du moins de son enveloppe physique puisque son esprit semble désormais être possédé par celui de son homologue américain. Prétextant souffrir d'un traumatisme crânien, il demande à tout réapprendre, notamment à piloter un avion de la Luftwaffe (ici un Focke-Wulfe), et cherche à comprendre comment se comporter avec les amis du véritable Hans ... mais aussi avec ses maîtresses. Le scénario de Patrice Buenda réserve son lot de surprises, notamment concernant la dimension fantastique, mais la trame s'avère un peu fluide que dans Eagle cette fois (elle est plus simple également). A quel point Hans/James peut-il accepter cette nouvelle vie ? Et surtout comment va t-il se comporter en pleine guerre ? Le dessin de Damien Andrieu présente un style réaliste et plutôt détaillé. Les décors et les avions sont très bien rendus, les personnages apparaissent quant à eux à un brin statiques (notamment leurs visages). Bien sur Eagle et Adler affichent les mêmes codes pour que les deux sagas conservent une unité.