Un éclaireur professionnel s'échappe d'une cellule de torture à la poursuite de son pire scénario d'extraction : s'échapper à pied à travers une colonie tentaculaire et secrète d'un autre monde établie il y a cent ans et remplie de générations de fous. Son seul allié ? Une jeune meurtrière mécontente. Contient les numéros #1-7

Warren Ellis a replongé dans la science-fiction avec brio ces derniers temps, entre Trees et Cemetery Beach, et c'est passionnant à voir. Mike Blackburn est un éclaireur qui explore une colonie humaine établie sur une autre planète depuis des décennies. La planète est peuplée d'isolationnistes qui ne veulent pas de la participation de la Terre, alors quand Mike est capturé, cela signifie que c'est l'heure de la torture. Cependant, l'homme est bien plus que ce à quoi ils s'attendaient, et lorsqu'il s'engage aux côtés de la jeune rebelle Grace Moody, la planète entière va se battre pour le traquer. À bien des égards, Cemetery Beach nous rappelle Mad Max : Fury Road. L'ensemble est essentiellement une scène de poursuite géante. Et, tout comme Fury Road, Cemetery Beach fait un travail tout à fait brillant à ce sujet. Mike et Grace ont un grand va-et-vient qui révèle certaines de leurs motivations profondes, et le monde entier et les cultures semblent être bien pensés. Nous évoluons dans un univers SF décrépit, baignant dans sa pourriture, malgré la présence d'une technologie relativement avancée. La ville s'étend sur des kilomètres et d'immenses murs séparent la mégapole en plusieurs zones, chaque secteur est dangereux, d'horribles créatures pouvant surgir à tout moment pour attaquer nos deux fuyards. Au fur et à mesure de l'avancée des personnages vers leur point d'extraction, on découvre que les colons ont créé une société au mode de vie sinistre (recyclage des cadavres... ça vous rappelle Soleil Vert ?) et ils ont volontairement coupés les liens avec la Terre, leur "Président" ayant pu instaurer tranquillement sa petite dictature maison. Cette histoire était brillante, et nous espérons désespérément qu'Ellis retournera dans ce monde et tirera encore plus de profit de la lourde tâche qu'il a dû accomplir pour rendre cette nouvelle planète si cohérente. Le dessin est ici fantastique, aussi. Les transitions entre les différents lieux sont magnifiquement gérées, et les explosions sont parfaites. Et il y a beaucoup d'explosions.