Joker Danny (Xiao Zhou Dan Ni) est un manhua en deux tomes. Une pandémie aussi brève que fatale, a littéralement ravagé la planète. La population terrestre a quasiment disparu, et pourtant une petite ville a miraculeusement survécu à la catastrophe. En son sein, il y a un garçon nommé Danny, un orphelin de naissance avec des taches de naissance en forme de larme sous l'œil gauche. Par une journée pluvieuse, un nouvel arrivant entre en ville, un artiste peintre respecté du nom d'Oreno, œuvrant pour l'Église.  Deux personnages dont rien ne prédestinait la rencontre, vont pourtant voir leur route se croiser. Le début d'une aventure passionnante. Manhua oblige, Joker Danny se lit comme une bande dessinée franco-belge (de gauche à droite), contrairement aux mangas japonais. Autre distinction de taille, cet ouvrage est entièrement en couleurs et le rendu est très abouti, nous donnant l'impression d'évoluer dans une dessin animé. L'ensemble est très efficace et surprend pour une production asiatique.

L'intrigue nous propulse dans un XIXème siècle uchronique, dans un pays ravagé par un mal étrange. Un certain Joker Danny réalise les souhaits cachés des gens, grâce à un pouvoir semble t-il issu de la tâche situé sous son œil gauche. Le tout est porté par un visuel très réussi,  un découpage clair, et une mise en couleur excellente. Les dialogues s'avèrent ciselés, et une grande partie de ce volume nous présente l'enfance du personnage, ainsi que les raisons pour lesquelles il est ce point recherché. L'occasion de découvrir quelques révélations d'envergure. Dans le temps présent, le peintre Aurèle Nold semble en savoir plus qu'il ne le prétend sur la maladie ravageant l'humanité. Mais peut-on lui faire confiance ?