Il était une fois

Développé par Falcom, Ys VIII : Lacrimosa of Dana marque le retour de la célèbre série RPG après huit ans d'absence. Alors qu'il venait à peine de prendre la mer à bord du Lombardie en compagnie de son ami Dôgi, le bateau d'Adol Christin est violemment attaqué par une créature marine. Après le naufrage, Adol reprend connaissance sur une île maudite, la fameuse Seiren. Avec les autres naufragés, il forme un village pour faire face à des bêtes effrayantes et s'isoler des ruines mystérieuses de l'île. Le jeune homme se met à rêver d'une curieuse jeune fille aux cheveux bleus, Dana, venue d'un monde inconnu. Bien qu'il soit siglé VIII, cet opus de la série Ys prend en réalité place scénaristiquement entre les épisodes V et VI. Le jeu prend place uniquement sur Seiren, mais il faut savoir que cette île s'avère sacrément dense, presque un petit continent à part entière, avec plusieurs types de climats à la clé. Le dépaysement est garanti, mais il faut noter que toutes les zones ne sont pas accessibles d'emblée, et qu'il vous faudra atteindre un nombre de survivants sauvés précis pour débloquer l'accès vers une nouvelle destination.

RPG oblige, les combats seront particulièrement présents, toutefois les combos et attaques spéciales s'enchaînent à grande vitesse et avec une grande fluidité (60 fps). Il est possible de passer d'un personnage à l'autre d'une pression sur une touche pour exploiter au mieux les faiblesses de l'adversaire, et le titre peut compter sur un système de garde et d'esquive très bien rodé. Le craft est bien sur possible pour améliorer ses armes, armures et accessoires, tandis qu'il est permis de cuisiner, d'aller à la pêche ou encore de rendre service à vos congénères (via des quêtes annexes). Il y a même des phases de défense du camp façon Tower Defense, mais à la sauce action/RPG.

Une réalisation d'un autre temps.

D'un point de vue technique, Ys VIII : Lacrimosa of Dana est loin d'impressionner. Le graphisme accuse clairement des années de retard, certes Falcom est une toute petite équipe, mais on aurait espérer mieux qu'une production PS3 à peine monté en résolution. Les personnages affichent un character design réussi, mais tout ce qui est textures, animations, décors, manquent singulièrement de précision. Bon point en revanche du côté des temps de chargements extrêmement courts, tandis que la prise en main demeure plutôt simple d'accès. Ce portage Switch a été réalisé à partir de la version PS4 par NIS America. Le jeu tourne globalement en 720p/30fps en mode dock,  cependant les cinématiques sont issues de la mouture PS4 (donc en 1080p) alors que dans certains passages la résolution chute en dessous de cette cible. En mode portable,  la résolution dynamique tourne à plein régime. Là encore, le jeu apparaît souvent être en 720p mais dans certains passages exigeants, les graphismes semblent passer sous les 480p (comme dans Xenoblade Chronicles II mais avec un moteur 3D autrement moins exigeant). Le framerate est également un brin chancelant lors des cinématiques ou lors de l'entrée dans de nouvelles zones.  La bande son est quant à elle un pur régal, mêlant compositions symphoniques et thèmes beaucoup plus métal. Les doublages sont quant à eux proposés au choix en anglais ou en japonais.

La durée de vie assure au moins quarante heures de jeu, une moyenne particulièrement convenable pour un jeu du genre, surtout qu'on y retrouve un petit côté gestion avec son village à développer. Au bout de quelques heures, il sera possible de contrôler Dana et deux intrigues vont alors se lier. Pour assurer la distribution européenne du RPG, l'éditeur NIS America avait promis de traduire cette production en français. Le bilan n'était pas vraiment brillant sur PS4 et PS Vita,  avec des formulations compréhensibles mais souvent hasardeuses. Depuis une mise à jour a été déployée et elle est intégrée d'office sur Nintendo Switch. Bilan, le résultat est en progrès mais laisse encore à désirer. NIS a promis de publier un ensemble de correctifs au cours des prochaines semaines pour régler cet aspect, mais également la partie technique qui aurait dû être fignoler. A noter que le premier tirage du jeu, "Adventurer's Edition", comporte un mini-poster recto verso (carte de l'île de Seiren / Dana, la prêtresse mystérieuse), trois cartes collector des héros et une jaquette réversible.