Scénario : Yuto Tsukuda
Dessin : Shun Saeki
Avec la collaboration de Yuki Morisaki
Food Wars ! (Shokugeki no Soma) est une série toujours en cours de parution au Japon, et qui a connu trente-deux tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Soma Yukihara a grandi dans les cuisines du restaurant familial, et est bien décidé de prendre un jour la tête du restaurant paternel. Son quotidien est toutefois bouleversé lorsque son père accepte un travail dans un place new-yorkais. Le jeune garçon intègre dès lors une prestigieuse école culinaire, Totsuki. Mais il va lui être difficile de trouver sa place dans cet établissement, lui le fils d'un chef de petit restaurant de quartier, tandis que l'école accueille essentiellement la descendance de personnes renommées dans la gastronomie. La première étape consistera à passer l'examen d'entrée, et préparer des plats qui plairont au jury, notamment Erina Nakira, fille de l'administrateur de l'école, et meilleure élève de Totsuki de surcroît. Pour ce faire, il multipliera les expériences culinaires, bonnes comme mauvaises, afin de progresser dans son art. La série met aussi l'accent sur le plaisir de déguster un bon petit plat, avec des séquences extrêmement détaillées et des personnages qui décortiquent littéralement toute la recette. Dans cet arc, Azami Nakiri, le père d'Erina, est revenu à l'académie Totsuki pour reformer l'établissement et développer une gastronomie dédiée à l'élite. Par conséquent, les clubs d'activité sont menacés de fermeture, et c'est la survie du dortoir de l'Étoile Polaire qui est désormais en jeu. C'est pourquoi Sôma a lancé un défi à Azami Nakiri, une bataille en équipe contre les chefs, afin d'espérer remporter suffisamment de sièges au conseil pour le retourner à leur avantage. Le proviseur a finalement accepté que les derniers insoumis affrontent la Centrale lors d'un "régiment de cuisine".
Peu de mangas sont aussi consistants que Food Wars!: Shokugeki no Soma. Le dernier volume a marqué le début du duel entre la Centrale et les Insoumis, avec des matchs palpitants marqués par des ingrédients et des méthodes de cuisson non conventionnels. Ce tome vingt-sept nous permet de découvrir le jugement de la deuxième manche, les six plats ayant été servis au jury. Comme d'habitude, l'un des plus grands atouts de ce manga est son travail artistique. Le flux de mouvement entre les panneaux est très bien fait. Les scènes de cuisine sont imprégnées d'une grande énergie qui ravit même lorsque les personnages ne font que verser de la sauce dans une casserole ou effectuer une autre tâche théoriquement banale. Bien sûr, la nourriture de cette série n’a rien de banal. Le travail au trait et l'ombrage de Saeki regorgent de détails et de textures qui donnent à la nourriture un aspect si réaliste que vous serez salivé devant les pages. Les personnages ont également fière allure. Cela reste une série très comique, en grande partie grâce aux expressions faciales et au langage corporel exagéré de Yukihira et compagnie. Saeki oppose ces moments humoristiques au reste de l'histoire en rendant les événements plus ou moins détaillés que d'habitude. Certaines des images les plus frappantes de ce volume sont celles d’Eizan montrant des visages en colère effrayants et bien détaillés devant ses concurrents. Les pages de garde métaphoriques où les personnages sont représentés dans des situations analogues à ce qu’ils pensent de la nourriture qu’ils viennent de manger sont également mémorables. En revanche, ce volume souffre de choix de rythme étranges. Le jugement pour le second combat est assez expéditif, de sorte que nous ne prenons pas autant de temps à disséquer les plats présentés. La formation de Tadokoro avec Shinomiya est également précipitée, nous ne comprenons donc pas très bien comment et pourquoi cela l'a aidée à grandir. Cela ressemble à une occasion manquée pour un travail de personnage remarquable, surtout que Tadokoro n’a pas eu beaucoup de temps sous les projecteurs ces derniers temps. Heureusement, les personnages sont toujours aussi attachants. Yukihira continue d’être charmante dans sa détermination, mais les membres des Dix Maîtres alignés avec la Centrale sont très intimidants. Le personnage qui obtient le plus de développement est Takumi Aldini. Il a beaucoup changé depuis qu'il a été introduit pour la première fois il y a environ deux-cents chapitres, et un flashback donne un aperçu de la façon dont il a perfectionné ses compétences.
VERDICT
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Globalement, ce tome vingt-sept de Food Wars est une lecture très agréable. Les dessins sont superbes et la comédie est excellente. Malheureusement, plusieurs parties de l'histoire semblent un peu précipitées. En conséquence, il est plus difficile de s’immerger complètement dans le drame par rapport aux chapitres antérieurs. Néanmoins, cela continue d’être l’une des séries shonen les plus amusantes actuellement sur le marché.