Printemps 1945. Le soldat Altenberg Chrysler (dit Al) repense à sa fiancée Maggie, alors qu'il est le seul rescapé de son unité sur le front allemand. Il replonge alors dans ses souvenirs, en 1929, alors qu'il avait fugué du foyer familial, un violent incendie a emporté l'immeuble coûtant la vie de ses habitants et des parents du jeune Al. Ce fils d'immigrés allemands s'est retrouvé seul à errer dans les rues de New York et devint un bootblack, c'est à dire un cireur de chaussures, payé 10 cents pour lustrer les souliers des cols-blancs de Wall Street. Il n'avait que dix ans, la rue est devenue son seul foyer, et James "Shiny" Rasmussen seul ami. Les années passent, et en 1935, il rencontre la fameuse Maggie qu'il compte séduire, même s'ils ne sont pas du tout du même monde ...

Dans ce premier tome, nous découvrons comment Al s'adapte à sa nouvelle vie (forcée) et se débrouille avec les autres enfants du quartier du Lower East Side, la zone la plus pauvre de Manhattan. La Grande Dépression (1929) est la première crise majeure de l'économie américaine et ses effets sont manifestes à New York, malgré la politique de grands travaux décidée par les autorités. Bootblack se déroule dans le même univers que le diptyque Giant et Mikaël nous plonge avec brio dans l'ambiance des années 1930 où l'on suit le quotidien difficile des cireurs de chaussures, un métier totalement disparu en Occident de nos jours. Afin de s'extirper de sa condition et de séduire la jolie Maggie, Al devra faire certains choix difficiles. Le dessin est quant à lui très stylisé, avec peu de couleurs, et une ambiance pesante à souhait. A noter que la première édition comporte un cahier graphique bonus de huit pages.