Little Children Plate-forme : DVD Date de sortie : 18 Septembre 2007 Editeur : Développeur : Genre : film Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078.5/10 Réalisé par Todd Field Des couples mariés et frustrés réalisent à quel point leur vie bien rangée est ennuyeuse. Lorsqu'un inconnu emménage dans le quartier, les problèmes ne tardent pas à apparaître et chacun découvre un monde qu'il n'aurait jamais soupçonné. Délaissée par son mari, Sarah se consacre à sa fille qu'elle emmène régulièrement au square de son quartier. C'est là qu'elle fait la connaissance du séduisant Brad, père au foyer qui alimente toutes les conversations, ils vont vivre une liaison intense, alors qu'autour d'eux s'entrecroisent les vies, les destinées contrariés, les secrets, les rêves, les fantasmes et les angoisses de personnages dans la quiétude trompeuse d'une banlieue bourgeoise de la cote Est des Etats-Unis. La bande annonce du film semblait exclusivement augurer d'un languide refrain adultérin entre ces deux âmes engoncées dans leur quotidien asphyxiant, romance d'ailleurs sublimée à l'écran par leurs regards pressants et étreintes impérieuses. Ne vous y trompez pas : Winslet et Wilson transpirent à souhait, désirs et plaisirs coupables. Mais le récit tourmenté de leur ritournelle passionnelle se voit ponctuellement interrompu par le rappel d'un fait d'importance : l'arrivée dans le voisinage d'un pédophile récemment relaxé. Ce qui a pour fâcheuse conséquence de méchamment perturber la population du dit quartier mêmement que la linéarité attendue de l'intrigue. Avouons aussi que Field ne ménage pas son public en transformant le flic en bourreau fouailleur de conscience et le monstre conspué en touchant chéri de sa maman. Il fallait quand même oser affronter sous pareil angle le représentant de l'ordre à son martyr, en s'escrimant à faire pencher notre capital sympathie du côté du croque-mitaine, et ce à nos esprits pourtant défendants. Rares et furtives sont les séquences qui rappelent la perversité du malade, mais d'autant plus sinistrement redoutables. Cette astication devant la maison: quelle effroyabilité dans le regard et le monologue.... A souligner également le coup de génie de transformer cette paisible piscine en bassin marin envahi par un prédateur palmé, affolant foule et badauds dans une scène d'hystérie collective digne des Dents de la Mer ! Par contre, les différentes tonalités de lecture précarisent dangereusement le suivi de l'ensemble, à l'instar de ces matches de football au comique outrancier, qui ôtent momantanément toute intensité dramatique au sentiment d'oppression qui nous guettait. Et là ou Sam Mendes (American Beauty) réussissait fabuleusement sa savoureuse satyre de la bourgeoisie ricaine en imbriquant situations et caractères de choix, Field s'échine a donner la même homogénéité à sa réalisation. Cependant, eu égard aux audaces d'une rare intelligence que se permet le scénario, on oublie volontiers les quelques cassures d'ambiance et autres sursauts dans le rythme. Connelly est en tout cas d'une froideur superbe qui en impose à en intimider jusque son mari. Quant à Aaron, le féru des services du Net, il sonne pathétiquement familier dans cette société où le sexe est une denrée communément consommable. Sans oublier un final qui perturbe et bouscule : même ses partisans vont voir leur coeur se soulever au vu de la mutilation infligée. D'autant plus surprenante qu'on craignait l'acte de vengeance d'un dangereux dément, pas une tentative d'auto-rédemption d'un orphelin pétri de culpabilité. Juste regrettable que le manque de fluidité gâte légèrement la richesse du concept. Une leçon à retenir pour la prochaine fois. VERDICT- Little Children est un film assez marquant, mêné par un bon casting et une intrigue efficace. |