Camille a 12 ans. Elle entre tout juste au sein de l'adolescence tout en suivant des cours de cirque avec d'autres personnes de son âge et plus âgées. Sa mère est une comptable au chômage tandis que son père donne des cours au lycée. Elle a deux frères et une petite sœur. Les parents s'intéressent à la vie associative locale et décident, sur les conseils d'un voisin, de se rendre à une messe puis de participer à un repas commun. Le couple découvre une communauté qui prend en compte des valeurs sympathiques : la fraternité et la communauté. Les personnes s'entraident et se soutiennent. Mais il y a aussi des règles strictes. Camille doit rapidement abandonner ce qu'elle aime alors que sa famille est de plus en plus absorbée dans la vie de la communauté. Petit à petit, il devient très difficile de quitter le mouvement est de refuser ce qu'annonce leur père spirituel, surnommé le Berger.
Le film donne l'impression d'être rapide mais, en fait, il prend son temps. Il se déroule sur deux ans de la vie de Camille. On observe donc la famille changer au fur et à mesure. Tout commence simplement et doucement, au début ce n'est qu'une invitation. Peu à peu, les parents commencent à apprécier être soutenus et aidés et donc offrent la même chose. Alors que les règles semblent d’abord absurdes la famille les accepte une par une et devient de plus en plus embrigadée dans un fonctionnement communautaire. Tout comme dans la réalité, ce n'est que petit à petit et en tant qu'observateurs externes que l'on se rend compte du piège qui se referme. La famille accepte une règle parce que la mère peut être employée par la communauté. Mais, refuser la décision du Berger implique donc de perdre son emploi. Camille accepte de suivre les règles, mais cela l'isole de ses amis. De la même manière, le Berger fait en sorte d'isoler la famille de leurs parents et de leurs proches en usant, probablement car cette scène n'est pas montrée, de manipulations psychologiques. Camille se rend compte soudainement, à 14 ans, de l'incapacité de quitter la communauté sans, par la même occasion, perdre ses parents et ses amis de la communauté. Ce n'est qu'à la fin du film qu'un acte, qui n'est pas montré, la pousse à demander l'aide des services de protection de l'enfance. Ainsi, le film essaie de garder une subtilité. Ce n'est que lentement que l'on se rend compte du danger et que l'on comprend certaines choses, mises en place auparavant au sein de l'histoire.
VERDICT
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Les éblouis est un film français à la fois bien pensé et subtil dans sa présentation du fonctionnement des sectes. Mais il possède aussi des scènes et des propos difficiles à entendre.