Dans la Cité Lanterne créée par la déesse Simurgh, humains et oiseaux interagissent d'égal à égal, et même les oiseaux sont doués du don de la parole. 30 Birds est une douce invitation à la conversation et à la comparaison , le tout inséré dans un contexte artistique qui fait un clin d'œil à l'art persan, mais aussi au ska, au dub et au reggae. Les développeurs de RAM RAM Games et de Business Goose se sont inspirés de La Conférence des Oiseaux , un célèbre poème persan du XIIe siècle après J.-C. écrit par Farîd-ud-Dîn 'Attâr. Le titre est tiré d'un verset du Coran qui affirme que le roi Salomon et David avaient appris le langage des oiseaux. En seulement cinq heures , 30 Birds propose une série infinie d'énigmes et de mini-jeux. Le but ? Convaincre trente oiseaux de nous laisser leur numéro de téléphone. On se retrouvera ensuite à ensorceler des serpents avec une flûte, mais aussi à utiliser un synthétiseur en forme de grenouille, ou à gérer une émission de radio où les auditeurs racontent leurs chagrins d'amour à l'oiseau qui les anime. Ces défis se relèvent en se déplaçant d'une lanterne à l'autre en tramway ou sur un tapis volant, et c'est là qu'entre en jeu l'un des éléments les plus réussis de 30 Birds. Chaque lanterne possède plusieurs visages : en arrivant à l'une d'elles, la détective Zig passe à l'autre, alternant entre deux et trois dimensions . Difficile à expliquer, mais magnifique à voir et surtout à vivre. Les lanternes tournantes qui forment la Cité Lanterne abritent des boutiques, des universités, des bois peuplés de djinns malicieux et, surtout, la clé du mystère qui anime l'aventure. Il s'agit de la disparition de la déesse Simurgh, endormie depuis cinquante ans, dont les citoyens attendent le réveil. Dommage qu'un individu connu sous le nom de « Le Savant » décide de l'enlever, la faisant disparaître du firmament où elle dort paisiblement . C'est à Zig de contacter trente oiseaux : le nom de Simurgh, en persan, est homophone de l'expression « trente oiseaux », et dans le jeu, ceux-ci sont nécessaires pour appeler la déesse et localiser sa position.

30 Birds offre également l'occasion de s'ouvrir à une altérité, celle de la Perse, liée à l'un des patrimoines artistiques les plus riches et les plus diversifiés de l'histoire de l'humanité . Nous ne sommes pas habitués à voir l'Iran sous cet angle, surtout dans le monde des jeux vidéo.  Le style de peinture s'inspire des miniatures persanes, ce qui rend la combinaison 2D et 3D très réussie, à l'exception de quelques défauts mineurs. L'équipe de production a déclaré que le jeu était en fait un livre tridimensionnel peint à la main au début, puis réintégré progressivement au jeu. Les compétences de base sont vraiment solides. On apprécie l'interaction entre Zig et Simurgh. Simurgh a dit qu'elle ferait un rêve important qui durerait 50 ans. Zig est venu dans ce rêve, a assisté à chaque étape importante de la vie de Simurgh et lui a remis des objets clés. Comment ne pas considérer cela comme une complicité pour la vie.  La musique est tout aussi hybride, mélange d'influences iraniennes (grâce à des instruments comme le tombak, le setar et le santour) et de notes ska, dub et reggae. Un mariage parfait , et certainement l'une des meilleures bandes originales de jeux vidéo de l'année, avec la sensationnelle bande originale de Judero . Et pour trouver Simurgh, il faudra lever les yeux vers les étoiles. Bien sur, compte tenu de l'aspect du jeu, le titre tourne parfaitement bien sur Nintendo Switch et c'est un régal de voir le kaléidoscope de couleurs présent à l'écran.