Peut-être devrions-nous d’abord résumer de quoi parle Gung Ho ? Eh bien imaginez un avenir proche mais suffisamment éloigné. Le monde a sombré dans le chaos. Des gens sont morts, assassinés par des animaux sauvages et étranges : des diables blancs et velus qui ont une faim insatiable d'hommes. Tout le monde n'est pas mort, ceux qui ont survécu sont regroupés dans des camps: des colonies murées, lourdement armées. Parmi eux figurent Zack et Archer: frères, sans parents, nouveaux venus dans le camp. Archer peut difficilement s'adapter à ce nouveau monde. Tout au long de sa vie, il a pu faire ce qu'il voulait et a survécu sans aide. Suivre la volonté des dirigeants adultes du camp est donc difficile. Archer a des ennuis, des ennuis sérieux, et se retrouve bientôt banni de la colonie, condamné pour le viol de Céline. Zack doute de cette version et entend partir à la recherche de son frère. L'expédition ne sera pas sans risque, surtout que les adultes ne savent pas quoi faire face à cette rébellion.

Cette quatrième partie de la série va plus loin, il faut bien le dire, de l’élan phénoménal qui la précède. Ça a toujours l'air fantastique. Von Kummant - l'homme au crayon - fait encore quelque chose de sensationnel, avec un trait à la fois graphique et réaliste. Le dessin stylisé - une influence certaine du street art / urban / graffiti est indéniable - et reste photo-réaliste. Comment fait-il ? Cette partie est également pleine de séquences iconiques. Les paysages dans le brouillard, la menace d'un ciel bleu d'été, une ambiance Mad Max pour la génération Y. Cependant, Le style de Von Kummant, aussi fascinant soit-il, rend le tout un peu lisse, un peu trop épuré. Le scénario de Von Eckartsberg monte encore d'un cran, c'est une histoire difficile. Les choix ne restent pas sans conséquences. Loin de l'aventure innocente, il a fallu faire place aux instincts de survie désagréables de l'homme ...