Lors d'un dîner apparemment respectable, un vicaire est le premier à mourir... Treize invités se présentent au dîner chez l'acteur Charles Cartwright. La soirée s'annonce particulièrement malheureuse pour le révérend Stephen Babbington, aux manières douces, qui s'étouffe avec son cocktail, est pris de convulsions et meurt. Mais lorsque son verre de martini est envoyé à l'analyse chimique, il n'y a aucune trace de poison - comme l'avait prédit Poirot. Plus troublant encore pour le grand détective, il n'y a absolument aucun mobile ...

Drame en trois actes est un excellent exemple des efforts d'innovation d'Agatha Christie, et de son penchant pour le théâtre, comme le reflète le titre du livre. En conséquence, l'histoire est divisée en trois parties, comme cela correspond à toute représentation théâtrale. Dans le premier acte, Hercule Poirot assiste à un dîner organisé par le célèbre acteur Sir Charles Cartwright dans sa maison de Cornouailles. Parmi les invités figurent le Dr Bartholomew Strange, Lady Mary Lytton Gore et sa fille Hermione "Egg", le capitaine Dacres et sa femme Cynthia, Muriel Wills, Oliver Manders, M. Satterthwaite, ainsi que le révérend et Mme Babbington. Un cocktail est servi avant le dîner et le révérend Babbigton, tombe raide mort après en avoir bu une gorgée. Sa mort semble due à des causes naturelles. Personne ne peut soupçonner que quelqu'un ait pu vouloir sa mort, et la possibilité d'un suicide est totalement écartée. Poirot semble se satisfaire de cette explication, malgré quelques voix discordantes de la part d'autres invités, dont Sir Charles lui-même. Dans le deuxième acte, l'action se déplace à Monte Carlo où M. Satterthwaite lit les circonstances de la mort du Dr Bartholomew Strange dans un Daily Mail datant de deux jours. Ces circonstances sont assez similaires à celles qui ont entouré la mort du révérend Babbigton. Sauf qu'à cette occasion, au lieu d'un cocktail, la boisson était du Porto.  Mr Satterthwaite discute de ce fait avec Sir Charles qui se trouve également à Monte Carlo. Et Sir Charles lui montre une autre coupure de presse dans laquelle sont détaillés les noms des invités présents à cette occasion. Par coïncidence, un certain nombre d'entre eux avaient également participé au dîner de Sir Charles. Plus tard, dans un autre journal, ils apprennent que feu le Dr Bartholomew Strange est mort d'un empoisonnement à la nicotine. Nul doute qu'il s'agit là d'une nouvelle affaire pour M. Hercule Poirot qui, par coïncidence, se trouve également à Monte-Carlo à ce moment-là.  Et tous trois décident de rentrer en Angleterre. Après tout, il semble que Sir Charles Cartwright avait raison et que Poirot avait tort concernant la mort du révérend Babbington.

Drame en trois actes est devenu le premier des livres d'Agatha Christie à se vendre à 10.000 exemplaires la première année de sa commercialisation. Il contient plusieurs éléments récurrents dans les romans de Christie, comme par exemple le nom étrange d'un de ses personnages féminins, et la référence à une comptine, pour n'en citer que quelques-uns. Cette histoire est bien sûr une variante de The A.B.C. Murders, avec une mort dissimulée parmi d'autres. Frédéric Brémaud a réussi à transformer le livre en bande dessinée. Il devait naturellement tenir compte du fait qu'il devait raconter l'ouvrage en 64 pages, un véritable défi. La scénariste a sûrement omis certaines choses, mais tous les éléments nécessaires y sont contenus, l'histoire est convaincante et logique, et elle ne semble nulle part précipitée ou trop compacte. Les dessins réalistes ont été réalisés par Alberto Zanon. Il accorde beaucoup d'attention non seulement aux différents personnages, mais également à la beauté des paysages. Dans l'ensemble, c'est un très bel album.