Cela fait trois mois que les trois sœurs Grémillet n'ont pas vu leur père. Il est en effet complètement absorbé par son travail au planétarium. Depuis plusieurs années, le savant et ses assistants effectuent des calculs mathématiques à propos d'une comète inconnue qui devrait enfin entrer dans le champ de vision de leur télescope cette semaine. Enfin. L'arrivée de ses filles est la cerise sur le gâteau. Ensemble, ils vont pouvoir savourer les fruits de ce travail intense. Un pur bonheur familial. Les sœurs arrivent à l'heure dans le village de montagne. Mais ce qui devait être un bonheur familial tourne mal. Dans la dernière ligne droite vers la gloire immortelle, le télescope fonctionne mal. Les sœurs voient à peine leur père, voire pas du tout. Pour passer le temps et ravaler leur déception, elles partent à la recherche d'un mystérieux chamois unicorne.

Nous ne pouvons pas non plus empêcher que le résumé ci-dessus ne vous mette immédiatement sur le qui-vive. Certains scénarios sont ce qu'ils sont. Après tout, Les Soeurs Grémillet est une bande dessinée pour enfants qui n'a pas besoin de grands gestes. Les quêtes qui constituent le fil conducteur de chaque album ne sont rien de plus qu'une aubaine pour les lecteurs plus âgés. Pourtant, en tant que lecteurs sédentaires grisonnants, nous continuons à acheter aveuglément chaque nouvel album. Nous continuons à fondre pour les dessins oniriques d'Alessandro Barbucci. Les couleurs pastel et la légèreté créée par l'absence de cadre noir font le reste. Le scénario de Giovanni Di Gregorio est clairement destiné à un public de jeunes filles. Mais l'homme sait y faire. Les personnages sont clairs, crédibles et complémentaires. Les dialogues fluides font avancer la bande dessinée. Et à chaque fois, il apporte un petit plus. Cette fois, ce sont des scènes de rêve que Barbucci transforme en un hommage intelligent à l'emblématique Little Nemo. Vraiment magnifique.