Un otome aux multiples facettes.

Aprose E. Randolph est l'héroïne de Mistonia's Hope : The Lost Delight, elle est la fille aînée de l'ancien duc Randolph. Pour une raison inconnue, sa famille a fui Rowan pour se réfugier dans un village perdu au cœur des montagnes.  Après le meurtre de sa famille, elle jure de se venger de ceux qui lui ont tout pris. Traumatisée par ce drame, elle affiche une expression impassible, dénuée d'émotion. Dans sa quête de vengeance, elle conclut un pacte avec Oberon afin de renforcer sa main grâce à une vision magique lui permettant de percevoir les véritables souvenirs de quiconque elle touche. Alfred Creswell est l'actuel chef de la Maison Creswell, descendant des Spriggans, est un homme sérieux et rigoureux. Toujours prévoyant, il est le conseiller par excellence, à l'esprit logique. Il peut se montrer fragile si les choses ne se déroulent pas comme prévu et adopter parfois une position audacieuse. C'est un homme qui utilise tous les moyens à sa disposition. Linus Ward est  me prochain chef de la Maison Ward, un descendant des Cu Sith. Il égaye toujours l'atmosphère grâce à sa personnalité joyeuse et amicale. Il considère son clan comme sa famille, mais il n'oublie jamais le visage de quiconque ose s'en prendre à son entourage. Lorsqu'il est absorbé par son travail, il en oublie de dormir et de manger. Son seul complexe vient du fait que, lorsqu'il utilise ses pouvoirs, des oreilles d'animaux apparaissent sur sa tête. Il ne peut oublier son premier amour, et l'amour occupe une place secondaire dans sa vie. Lucas Sullivan est lui le futur chef de la Maison Sullivan, descendant du Feu Follet. Un pessimiste étrange qui aspire à devenir un pur-fae. Bien qu'il soit destiné à régner sur la Maison Sullivan, Lucas abhorre les conflits politiques et se montre froid et distant. Il se révèle plus doux avec ses proches, mais peut se montrer agressif. Ascot Lindel constitue le chef représentatif de la maison Lindel, descendant des Pucas. Beau jeune homme à la réputation sulfureuse de séducteur, il est adulé par les femmes et détesté par les hommes en raison de sa beauté. Bien qu'il soit le bras droit de la reine des fées, il ne prend pas son travail au sérieux. Même réprimandé, il continue d'agir à sa guise. (Pour débloquer le parcours d'Ascot, vous devez terminer au moins deux parcours de la liste suivante : Alfred, Lucas, Linus). Edward Bernstein est le prochain chef de la maison Bernstein, descendant des Sylphes. Un homme honnête, juste et serein. Avec la fierté et la détermination d'un noble, il croit que ceux qui détiennent le pouvoir doivent aider ceux qui n'ont pas les mêmes privilèges, même si son père, Edmund Bernstein, a du mal à l'admettre.  Il traite toujours les gens avec politesse, sans distinction, et déteste les conflits. Il voue un profond respect à la reine et lui est très loyal, mais il s'oppose à la discrimination qui sévit dans le royaume. (Pour débloquer le parcours d'Edward, vous devez terminer au moins deux parcours parmi les suivants : Alfred, Lucas, Linus. Enfin, John est l'ami d'enfance d'Aprose, il accomplit avec diligence et sans faute toute tâche. Doué pour les arts littéraires et militaires, il lui a enseigné les techniques d'autodéfense. D'ordinaire discret, il se retrouve parfois à la protéger et à la réprimander sévèrement. Toujours prudent, il observe attentivement son environnement tout en aidant l'héroïne dans sa vengeance (Pour débloquer le parcours de John, vous devez terminer celui d'Edward ou celui d'Ascot).

Notre histoire dans Mistonia's Hope : Lost Delight se déroule à Grand Albion, un pays où humains et fées cohabitent. Notre protagoniste, Aprose E. Randolph, est embauchée dans un manoir. Pourquoi ? Disons simplement qu'elle est là pour se venger. Huit ans plus tôt, un drame s'est produit : toute sa famille a été assassinée, et elle est la seule survivante. Persuadée de pouvoir en apprendre davantage sur le drame en travaillant comme domestique, elle utilise une fausse identité pour mettre à exécution son plan : tuer tous les membres de sa famille. L'histoire commence à peine et elle aborde déjà un sujet des plus angoissants ! Au début, il faut avouer que Aprose est un personnage un peu trop unidimensionnel. Elle répète sans cesse « Je ne peux pas faire ça, je dois m'en tenir à mon plan de vengeance », et de ce fait, elle se comporte comme une véritable « Dame de fer », totalement dénuée d'émotions. De plus, dans Mistonia, la romance passe au second plan jusqu'à la toute fin. Certaines intrigues passaient d'un extrême à l'autre très rapidement, et la romance surgissait parfois de nulle part. Ce n'est pas forcément un défaut : dans de nombreux jeux otome, l'histoire aborde la romance bien plus tard.  À plusieurs reprises au cours de la route commune de Mistonia, vous découvrirez un système de carte vous permettant d'explorer les différentes pièces du manoir des Bernstein. Ce système est assez similaire à celui de Radiant Tale, à une différence près : lors de vos rencontres avec les personnages, vous trouverez des fragments de mémoire. Aprose pourra ensuite les utiliser pour analyser les souvenirs des membres de la famille et ainsi en apprendre davantage sur l'incident qui a coûté la vie à sa famille huit ans auparavant. Honnêtement, cette partie du jeu nous a presque fait oublier qu'il s'agissait d'un otome game. Il est intéressant qu'Aprose mène ce genre d'enquête au fil de l'histoire. Même si le jeu n'utilise pas ces informations pour poser des questions par la suite, il permet tout de même au joueur de reconstituer le puzzle et de tirer ses propres conclusions avec l'héroïne sur ce qui s'est passé ce jour funeste. Cela dit, nous  aimerions bien avoir une sorte de menu qui rassemble toutes ces informations. Il existe un dictionnaire qui explique la plupart des termes de fantasy, mais rien de ce qu'Aprose suggère de noter et de mémoriser n'est facilement accessible pour consultation. Ce qui a surpris, c'est la brièveté du jeu. Il y a sept routes au total, avec six personnages masculins différents, et une « Vraie Route » qui conclut l'histoire et se débloque après avoir terminé toutes les routes précédentes. La route commune comporte trois chapitres, et quatre chapitres sont dédiés à la route du personnage choisi. En général, il a fallu environ 5 à 6 heures pour terminer ma première route, mais après avoir sauvegardé à la fin de la route commune, on peut en sauter une grande partie. Du coup, chaque route suivante a pris moins de 3 heures.

Des illustrations magnifiques, une traduction passable…

Ce jeu est d'une beauté exceptionnelle. Le design des personnages est l'œuvre de la talentueuse Suzushiro Karin, qui, d'après la Visual Novel Database , est aussi l'artiste à l'origine de Charade Maniacs et Norn9 . Le résultat est absolument magnifique. Le décor et le style évoquent l'époque de la révolution industrielle, et bien qu'il s'agisse de jeux complètement différents, l'ambiance a beaucoup rappelé House of Fata Morgana et Iwaku Aria , du moins visuellement. Un détail étrange nous a frappé : même lorsque le personnage ne parle que dans votre tête, on peut voir ses lèvres bouger, ce qui est assez bizarre compte tenu du contexte. Quant aux effets spéciaux, associés à l'excellent doublage japonais, ils comptent parmi les meilleurs produits par Otomate depuis longtemps. Passons maintenant à la traduction américaine, car il y a beaucoup à dire sur sa qualité. Un problème fréquent constaté concerne l'utilisation du trait d'union. Certaines phrases sonnent très étrangement car le trait d'union est absent, et on a parfois l'impression qu'ils ont voulu créer une sorte d'apposition. Or, si tel était le cas, l'utilisation de ce signe de ponctuation serait totalement incorrecte. Nous avons aussi remarqué plusieurs fautes de frappe dans la route commune, et même une incohérence flagrante à la fin d'une des routes. Bien sur, on aurait préféré avoir des textes en français, mais ce genre de jeu n'est presque jamais localisé. Quant à la version physique, elle est distribuée en Europe par Reef-Entertainment et semble disponible en France uniquement via Amazon.