Possessor(s) propose un gameplay en défilement horizontal au rythme effréné.
Entre démons et possessions.
Développé par Heart Machine (Hyper Light Drifter), Possessor(s) est un jeu d'action en 2D à défilement horizontal doté d'un système de combat fluide et immersif, sublimé par un style graphique attrayant. Le monde est plongé dans le chaos, un chaos qui détruit tout sur son passage et décime ses habitants. Des hordes de démons envahissent les rues et la mort règne en maître. Au milieu de ce chaos, Luca , l'héroïne de l'histoire, surgit, bouleversée par deux événements : la mort de son ami Kaz et un terrible accident qui la prive de ses deux jambes. À l'article de la mort, Luca se traîne sur la route et tombe sur une autre créature, elle aussi au seuil de la mort. C'est Rhem , un démon qui semble avoir été récemment éventré. Leurs regards se croisent, et le désespoir de Luca alimente la proposition de Rhem. L'humaine accepte, et le démon lui offre de nouvelles jambes, ainsi que la possibilité de revivre. Mais cela n'est garanti que parce que Rhem prend possession de Luca… dans une situation de coexistence forcée et surréaliste qui constitue le moteur même du récit. « Possessor(s) » raconte en effet le lien entre l'homme et le démon et comment ces deux êtres, au fil de leurs querelles, évolueront. Parallèlement, l' histoire du jeu , bien que jamais totalement limpide, se dévoile au fil des événements. Sa durée de vie est comparable à celle des jeux du même genre, ce qui en fait un Metroidvania pouvant atteindre près de vingt heures, surtout pour les joueurs collectionneurs qui s'investissent dans toutes les missions secondaires. Quant au scénario, il ne brille ni par son originalité ni par ses rebondissements majeurs, mais la relation entre les deux protagonistes est attachante, tout comme certains rebondissements qui parviennent à maintenir l'intérêt du joueur jusqu'au générique de fin.
Possessor(s) est un jeu de plateforme d'action à défilement horizontal qui combine des graphismes 2D avec un monde en 3D. Son gameplay est celui d'un Metroidvania assez classique, privilégiant l'esthétique à l'innovation. Luca, en effet, ne possède aucun talent particulier, bien au contraire. Les premiers niveaux sont les moins inspirés et plutôt difficiles… armé de simples couteaux de cuisine, qui laissent rapidement place à d'autres armes « du quotidien », rendues bien plus épiques et dangereuses qu'on ne l'imagine. À cela s'ajoute un système de combos assez intuitif et simple , ainsi qu'un bon éventail de compétences de soutien. Cependant, le jeu n'est pas particulièrement difficile ; il faut étudier attentivement les capacités de son adversaire pour le vaincre relativement facilement. C'est d'autant plus vrai lors des combats de boss , dont certains sont vraiment captivants. Le jeu propose également divers marchands, des secrets à découvrir et des améliorations à effectuer, le tout avec une monnaie virtuelle perdue en cas de défaite. Dans ce cas, il nous faudra retourner à notre cadavre précédent pour récupérer, dans la plus pure tradition des Souls-like, ce que nous avions accumulé avant notre mort. Bien sûr, le voyage rapide est également présent, avec un système de points de contrôle mal équilibré qui peut nous contraindre à refaire des portions importantes du jeu. Ces allers-retours sont fréquents, et le problème est qu'ils deviennent vite lassants, surtout si l'on souhaite explorer le monde de fond en comble.
Une réalisation élégante.
Graphiquement parlant , Possessor(s) est un régal pour les yeux. Le style 2D coloré se mêle et s'entrechoque avec des environnements 3D (ou 2.5D, si vous préférez) qui présentent avec brio un monde de science-fiction dévasté, où les néons contrastent avec des étendues monochromes désolées. Comme dans un bon Metroidvania , à mesure que nos options évoluent et que notre arsenal s'étoffe, des passages auparavant inaccessibles se dévoilent. Parmi les premiers outils à mentionner figure le grappin, toujours aussi utile, qui enrichit l'exploration en permettant de se balancer au-dessus de grands précipices, mais aussi de grimper à la verticale, en exploitant toujours certains points d'interaction. Il convient également de souligner la possibilité d'esquiver, qui offre quelques secondes d'invulnérabilité durant les combats, ainsi qu'un niveau de difficulté moyen, peut-être un peu trop accessible pour les habitués des Metroidvanias. En effet, malgré un bestiaire conséquent , le jeu ne brille pas par sa variété. C'est d'autant plus regrettable que la qualité intrinsèque du titre repose avant tout sur son style et son esthétique, plutôt que sur l'originalité de son gameplay, qui, il n'en reste pas moins efficace.En bref, l'univers créé par les développeurs, bien que pas toujours d'une originalité absolue, est fascinant et offre des panoramas remarquables, grâce notamment à une caméra qui s'aventure parfois dans des plans plus scéniques, presque cinématographiques. La qualité sonore est également bonne, en parfaite adéquation avec l'atmosphère recherchée. Le rythme soutenu et la variété des sons ne parviennent toutefois pas à masquer l'absence de doublage, qui aurait considérablement enrichi la caractérisation des personnages. Enfin, il convient de souligner la présence de sous-titres en français, ce qui, compte tenu notamment de la quantité de dialogues, pourrait constituer un avantage pour certains spectateurs.

VERDICT
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Possessor(s) est un Metroidvania correct qui, sans être révolutionnaire, se distingue par un style graphique attrayant et soigné. Le gameplay est plutôt solide et direct, mais souffre de quelques allers-retours intempestifs et d'un système de points de contrôle peu pratique. C'est dommage, car l'exploration est bien mise en avant et les animations sont captivantes, offrant un rendu visuel agréable, notamment pendant les combats.