Phantom Brave.

Lancé en 2004 sur PS2, Phantom Brave arrive finalement sur Nintendo Switch dans une version remastérisée qui avait déjà eu droit à une mouture PC en 2016. Le titre met en scène un certain Ash, qui est victime d'un puissant démon. Désormais dans la peau d'un fantôme, il décide de rester sur Terre pour protéger Marona, une étrange jeune fille qui a la capacité de voir les spectres. Ash et Marona vont donc commencer une chasse aux démons, et pourront compter sur le soutien de nombreux fantômes pour en venir à bout. A noter que le titre comporte le scénario inédit, Another Marona, qui avait été introduit dans la version PSP et qui prend place après l'intrigue principale, qui met en scène un nouveau groupe de personnages. La première étape sera donc de créer son équipe et de choisir parmi les différentes classes disponibles celles qui vous correspondent le mieux. Une fois que vous êtes prêt, foncez dans le portail inter-dimensionnel pour arriver dans la zone de combat. Comme la Pucelle Tactics ou Disgaea, les combats se déroulent en 3D isométrique et au tour par tour. A vous d'utiliser votre armement et votre magie pour remporter la partie. Avec la capacité « Enfermer » de Marona, invoquez des alliés fantômes sur le champ de bataille en utilisant des objets tels que des rochers, des arbres, des buissons, des armes de mêlée, etc. Certains rangs dans les statistiques de chacun de vos alliés peuvent être augmentés ou diminués en fonction de l'objet utilisé lors de l'alignement. Par exemple : un rocher peut donner un bonus d'augmentation de stat à l'ATK et à la DEF, mais il diminue la RES et la SPD (remarque : il n'y a pas de règle pour l'ordre de distribution des stats sur les stats des objets) ; lors de la sélection du fantôme pour l'invocation, assurez-vous qu'il a des statistiques qui peuvent bénéficier de l'objet en question - sinon vous allez simplement mettre un fantôme avec un potentiel gaspillé pour le soutenir et il sera retiré du terrain sans même jouer un bon rôle.

En parlant de suppression, vos fantômes sur le terrain ne sont pas éternels même s'ils ont encore des PV, car il y a un compteur de présence pour chacun d'eux marqué "Supprimer". Normalement, chacun d'entre eux peut rester sur le terrain pendant au moins cinq tours, ce qui oblige le joueur à mettre son cerveau à réfléchir pour ne pas perdre son tour. Il est même courant de donner la priorité à Ash et de laisser les autres en arrière-plan, mais si une situation survient où même Ash ne peut pas le gérer, votre jeu sera compromis - ce qui peut être malheureux, car vous avez perdu, vous revenez à l'écran d'accueil (assurez-vous de toujours sauvegarder avant d'entrer dans la bataille ). Parmi les autres mécaniques présentées, il y en a qui ressemblent à Disgaea, mais bien sûr, s'utilisant à leur manière. L'une d'elles est que vous pouvez utiliser "Lift" pour soulever un ennemi/allié ou un objet et l'utiliser comme une arme au cas où votre équipement serait volé (oui, c'est possible). Vous pouvez également le précipiter hors du terrain dans le style Super Smash Bros afin d'éviter une confrontation directe, sachez cependant que ce n'est pas toujours une option avantageuse car en retour vos ennemis monteront immédiatement en niveau, leur donnant un certain avantage sur vous. Cependant il est utile de préciser que Phantom Brave est intégralement en anglais, comme d'habitude serait-on tenter de dire. Globalement, le jeu est assez correct sur le plan graphique, mais ce sont surtout les séquences de narration en 2D qui s'en sortent le mieux. Il n'y a rien d'extraordinaire ici, juste de légères modifications qui améliorent l'expérience du joueur, comme des options de réglage de l'écran qui peuvent conserver le rapport hauteur/largeur d'origine 4:3 ou le plein écran, ainsi qu'une interface utilisateur retravaillée et un filtre anti-crénelage.  Toutes ces améliorations sont personnalisables et peuvent reproduire l'expérience originale de 2004. L'animation est suffisamment fluide, les temps de chargements ont sérieusement été réduits depuis les précédentes versions sur support optique. La maniabilité est simple à prendre en main mais le jeu dispose de multiples options de création (personnages, bâtiments,  etc ..) ce qui fait que le titre est quand même assez difficile et devrait occuper un moment les joueurs. Enfin la musique est de qualité, agrémenté de doublages en japonais.

Soul Nomad.

Encore plus obscur que Phantom Brave, voici Soul Nomad & the World Eaters. Pour commencer le jeu, vous avez la possibilité d'être un aventurier masculin ou féminin, c'était une grande première pour Nippon Ichi en 2006 ! C'est probablement parce que, peu importe qui vous choisissez, le personnage reste un protagoniste silencieux, et qu'il n'y a donc pas besoin de voix. Cela ne change pas grand-chose à part les fins, qui sont légèrement différentes selon le sexe que vous êtes. Après avoir entré votre nom, vous partez en voyage pour sauver le monde ou le détruire. Vous avez la possibilité de faire les deux, mais vous commencerez par sauver la civilisation car l'autre voie est plus difficile que celle du héros. Soul Nomad place le joueur sur le continent fictif de Prodestus, ravagé par une guerre où les cruels hérauts connus sous le nom de World Eaters et leur redoutable chef Gig ont orchestré la destruction du monde. Les actes violents du méchant ont été interrompus après que son âme ait été scellée dans une épée d'onyx et que les géants sur lesquels il avait le contrôle ont fini par s'endormir. Des années après l'événement, nous sommes présentés au protagoniste qui finit par assumer la responsabilité de tuer les World Eaters endormis après avoir fusionné l'âme de Gig à son corps, lui accordant une fraction de son pouvoir. Dans le jeu, Gig insiste constamment pour prendre le contrôle de son conteneur, alors soyez prudent dans vos choix. Il est même intéressant de voir comment dès le départ il est possible de se rendre au méchant qui lui promet des pouvoirs capables de décimer l'humanité. Soul Nomad vous permet de débloquer des races avec des capacités et des attributs variés et d'assembler un ensemble de soldats qui vous aideront pendant le combat. La linéarité du jeu, cependant, ne permet pas au joueur de revenir dans les anciennes zones pour retracer ces batailles afin de gagner de l'expérience, car cela est totalement inutile lorsque nous pouvons faire correspondre le niveau d'un nouveau personnage créé à celui actuel au cours de la session de création et le fortifier manuellement pendant la bataille. 

Au fur et à mesure de votre progression, vous pouvez également augmenter la présence d'auxiliaires sur le terrain ou obtenir de nouvelles races à acheter, ainsi que recruter des PNJ, alors sachez que jusqu'à la fin du voyage votre auxiliaire et votre équipe principale ne seront jamais les mêmes. Le combat demande quant à lui une certaine attention et prudence de la part du joueur, car la manière dont nous attaquons l'ennemi est totalement aléatoire. Si le chef d'un groupe auxiliaire est vaincu, le reste des unités qui l'accompagnent partiront avec lui à la fin du tour, cela vaut également pour le protagoniste, mais dans ce cas vous obtiendrez un Game Over immédiatement et devrez refaire toute la carte à nouveau. Dans l'ensemble, le combat et la façon dont nous personnalisons notre équipe finissent par se démarquer ici, cependant, Soul Nomad n'offre pas une mise en page conviviale, vous faisant souvent vous perdre dans la façon de gérer les choses, d'autre part le joueur est compensé par un gameplay peu différencié et stimulant, qui nécessite de l'attention lors de l'exécution de certaines actions , car un faux pas vous mènera rapidement à Game Over, et croyez-moi, refaire des cartes ici n'est pas excitant du tout. Le jeu n'est pas le type de comédie bizarre que l'on associe normalement à Nippon Ichi, l'histoire est beaucoup plus mature et adulte, mais grâce à l'attitude de Gig, qui ne donne pas cher de sa peau, les dialogues sont intéressants. Pour faire simple, Soul Nomad est un RPG de stratégie basé sur une grille. Contrairement à Disgaea, l'unité est en fait une escouade, qui peut comprendre jusqu'à neuf personnages. Sur la carte quadrillée, vous ne verrez que le chef de file, mais lorsqu'il est mis en évidence ou qu'il part au combat, les détails de l'escouade s'affichent. Lorsque vous attaquez, le jeu affiche une vue de type Advance Wars où vous voyez les deux escouades s'affronter dans un écran divisé au milieu, montrant les dégâts occasionnés. Il n'y a pas beaucoup de choses dans la manière de la présentation de fantaisie. Il n'y a pas de vidéos animées, pas de cut-scenes géniales, rien du tout. Tout est fait dans le style artistique 2D du jeu. Il ressemble graphiquement à tous les autres jeux de Nippon Ichi, mais nous avons vu des choses plus belles sur la PlayStation 2.Alors sur Switch, ça passe encore moins sachant que l'amélioration technique demeure très limitée.