La série FOG a initialement vu le jour aux éditions Casterman. Cette première intégrale publiée aux éditions du Long Bec réunit l'équivalent de quatre tomes, soient deux diptyques. L'intrigue nous propulse en 1874, en pleine Angleterre victorienne. Dans une ambiance mystico-policière, les bas-fonds de la capitale britannique n'ont jamais été un lieu de villégiature, mais depuis quelques semaines, la police enquête sans succès sur des meurtres d'une sauvagerie inhabituelle. Une rumeur commence à circuler dans les pubs du port : ces crimes seraient l'œuvre de deux guerriers vikings dont les corps intacts ont été récemment exhumés d'un tumulus des Shetlands. Dans le préambule, le scénariste Roger Seiter nous raconte son intérêt pour cette époque si particulière, et met en exergue la condition des femmes, assez difficile cette époque. C'est d'ailleurs pour cela que l'auteur a fait le choix de ne pas marier l'héroïne Mary Launceston afin d'en faire une femme indépendante. L'album contient un cahier historique et graphique inédit de 15 pages, ainsi que la novellisation d'une partie de l'histoire passée jusqu'alors sous silence dans le quatrième tome.

L'ambiance du Londres victorien glauque et sombre à souhait est très oppressante, le dessin ne ressemble à aucun autre, les personnages fonctionnent tous avec une psychologie bien particulière, les rebondissements et fausses pistes sont impressionnants. La série se veut un savant mélange entre fantastique et policier. Le dessin de Cyril Bonin s'avère assez différent de son trait actuel (cf Time Before ou La Délicatesse), mais correspondant parfaitement à l'atmosphère sombre de la saga.