#DRCL (#DRCL - Midnight Children) est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu six tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Un navire battant pavillon russe, le "Demeter", quitte le port de Varna avec à son bord une étrange cargaison - des caisses remplies de terre - et le sombre pressentiment que cela ne présage rien de bon. Et c'est vrai, l'horreur et un monstre ne tardent pas à envahir l'équipage, personne n'a la vie sauve. Le fait que le navire atteigne malgré tout Whitby, dans le sud de l'Angleterre, tient probablement du miracle. Là-bas, Mina, Luke, Arthur, Joe et Quincey intègrent une école privée exclusive, sans se douter qu'ils seront bientôt impliqués dans un sombre secret qui les poussera jusqu'aux limites de leur moi.

Les trois garçons affrontent Luke, transformé en monstre. Pendant ce temps, Jonathan, emprisonné au château de Dracula, surmonte diverses crises et renforce son amitié avec le Comte. Le Comte et Jonathan discutent de leurs espoirs d'un monde nouveau et radieux. Cependant, une nuit, le comportement du Comte change soudainement. Alors qu'une ombre noire ronge son ego, le Comte connaîtra-t-il un avenir radieux ou un désespoir profond et accablant ? Ce volume est celui qui a le plus de sous-texte politique à ce jour (un thème fortement présent dans le roman de Stoker) ; cependant, les deux parties qui nous ont le plus captivé sont sans aucun doute celle consacrée à Lucy/Luke Westenra (dont la dualité ouvre une intéressante réflexion sur son identité queer) et l'interlude consacré aux événements entourant Jack l'Éventreur, ré-imaginé ici sous les traits du comte Dracula lui-même. Nous sommes curieux de voir comment cette partie de l'intrigue évoluera : en attendant, comme dans les volumes précédents, c'est un plaisir de se perdre dans les superbes illustrations de Shinichi Sakamoto, qui donnent vie et hantent le Londres gothique dans lequel évoluent ses personnages. Sakamoto Shinichi dépeint la transformation d'une personne mordue par Dracula comme une maladie infectieuse. De là, nous passons à l'image de l'érosion, qui nous mène à la fusion. Mina nomme la capacité d'érosion « trans », car la Transylvanie trouve ses origines dans « le pays au-delà de la forêt ». Désirer cette capacité peut être considéré comme l'envers du désir d'infection. « Les monstres naissent des désirs des masses », affirme Sakamoto, et il intègre l'affaire Jack l'Éventreur comme symbole de ce phénomène (il est ici révélé que les cinq prostituées victimes n'étaient pas du tout des prostituées. Jack, lui aussi, est un monstre convoité par les masses. « Cette ville est déjà devenue un cercueil géant pour le Comte. Les innocents qui y vivent couchent avec le roi immortel… !!!! »