1682. Le cinquième dalaï-lama, Lobsang Gyatso, meurt à 65 ans. La nouvelle n'est pourtant pas rendue public avant douze ans, car le régent Sangyé Gyatso voulait que la construction du palais du Potala aille à son terme. Lorsqu'un visiteur demandait une audience, un sosie était dépêché, en l'occurrence Depa Deyrab (un vieux moine du monastère de Namgyal). A partir de 1685, le régent fait rechercher un enfant qui reconnaîtrait les objets appartenant au précédent dalaï-lama, sa réincarnation. En parallèle, Lobsang Rinchen vit paisiblement avec ses parents dans un petit village perché en Himalaya, à proximité du Bhoutan. Accompagné de son petit renard Gelaï, il finit par rencontrer Makye Ame, la fille du seigneur de Tawang, ainsi que Dédi, sa confidente. L'intrigue se déroule en 1694, lorsque Kangxi, l'Empereur de Chine, apprend la mort du cinquième dalaï-lama et que les moines tibétains trouvent enfin son successeur : Lobsang Rinchen. Un enchaînement de circonstances va l'amener à accepter de rejoindre le Potala pour jouer le rôle que les deux moines attendaient de lui. Mais Makye Ame et Lobsang Rinchen semblaient sur le point de débuter une relation amoureuse.

Le sixième Dalaï-Lama est une série de Guo Quang et Zhao Ze, qui est prévue pour faire trois tomes. La partie sur la recherche du nouveau dalaï-lama avec les moins est totalement vraie, ce qui n'est pas le cas de l'enfance de Lobsang Rinchen, totalement romancée. On peut imaginer que la suite de l'aventure nous présentera l'évolution de Makye Ame et Lobsang Rinchen en parallèle. Si en 1697, l'adolescent de 14 ans fut intronisé sixième dalaï-lama, le souverain du Tibet, Lhazang Khan, tue le régent (peu favorable au régime chinois) en 1701. Cela conduira au renoncement du dalaï-lama à sa tâche, portant par la volonté des chinois de voir quelqu'un plus proche de leurs intérêts, à savoir Yeshe Gyatso. La qualité graphique de l'ouvrage est indéniable avec un trait charmant et un style qui ressemble beaucoup au manga (mas en couleur). Ce premier tome installe les bases d’un univers qui mérite qu’on se penche dessus.  L'intrigue s'éloigne des standards, et on imagine que le scénariste pourra peut être proposer un "happy end" (dans la réalité, le personnage meurt mystérieusement en 1706 lors d'un voyage en Chine.