BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan Plate-forme : Blu-Ray Date de sortie : 09 Janvier 2019 Editeur : Développeur : Genre : film Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Réalisé par Spike Lee. Pourquoi ne pas essayer de changer le système de l'intérieur au lieu d'aller sur les barricades ? Ron Stallworth (John David Washington) est le premier détective afro-américain à être engagé par le service de police de la ville de Colorado Springs. Au même moment, l'endroit connaît des tensions importantes en raison de revendications politiques faites par des étudiants afro-américains. Pour éviter que les mœurs ne s'échauffent et que les suprémacistes blancs répliquent avec violence, Stallworth et son collègue Flip Zimmerman (Adam Driver) mettront à exécution un plan audacieux et très dangereux : une infiltration de l'organisation locale du Ku Klux Klan. Au téléphone, il confirme tout ce que les membres du Klan (qui ne sont pas au courant d'avoir un homme noir) veulent entendre : il n'aime pas les Juifs, les immigrants, mais avant tout les Noirs. Invité à une réunion, il demande à son collègue Flip de se faire passer pour Ron, après quoi les deux se lancent dans une mission secrète dangereuse et incontrôlée au sein du Klan. Les films sont souvent, consciemment ou inconsciemment, le reflet du zeitgeist. La période chaotique et polarisante de Trump semble se concrétiser lentement mais sûrement dans la récente offre cinématographique américaine. Maintenant que les tensions raciales s'exacerbent aux États-Unis (avec comme point culminant la confrontation violente entre le mouvement "Black Lives Matter" et le Ku Klux Klan à Charlottesville), il était certain qu'un réalisateur allait s'atteler au sujet. Et qui est mieux adapté à cela que Spike Lee ? Il n’est pas surprenant que le réalisateur ait découvert dans les mémoires de Stallworth un film sur les tensions raciales dans les années 1970, dans lequel les parallèles avec le présent sont inévitablement présents. Cela se manifeste dans une scène d'ouverture assez brillante, dans laquelle un homme xénophobe énumère toutes les raisons pour lesquelles les citoyens noirs sont inférieurs. Ce n'est certainement pas un hasard si ce personnage est interprété par Alec Baldwin, qui, avec son imitation de Trump dans «Saturday Night Live», semble maintenant presque une parodie du président lui-même. "BlacKkKlansman" respire l'esprit de paranoïa de Trump envers les étrangers dans toutes ses fibres. Les parallèles que Lee établit entre activisme blanc et noir sont également intéressants, avec comme exemple illustratif un montage dans lequel un rituel d'initiation du Klan (incluant la projection de 'Birth of a Nation') alterne avec un monologue représentant une icône de l'égalité des droits. Lee n'hésite pas à garder un œil sur d'autres questions morales: est-il justifié, par exemple, de tirer au besoin sur des agents racistes, ou les militants noirs sont-ils coupables du même type de mauvaise pensée ? Ron Stallworth partage ce doute: d'un côté, il lutte pour le changement de l'intérieur, de l'autre, il est confronté au vaste activisme de son amie Patrice (Laura Harrier). C'est précisément par le choix de Lee de dénoncer les défauts des activistes noirs que le réalisateur ne tombe pas dans le moralisme simple. Cependant, le message de Lee est le mieux exprimé dans la dernière partie. Bien que l'histoire se termine avec moins de pessimisme que prévu, il ne s'agit que d'une illusion. Dans l'une des dernières scènes, essayez de ne pas établir de parallèle entre la réponse du chef de la police locale et la réaction de Trump aux émeutes de Charlottesville. Dans sa conclusion, Lee est limpide: le danger est toujours présent et n'a rien perdu de son pouvoir. Que la réalité actuelle soit plus sombre que la fiction renforce son message. VERDICT-Spike Lee livre son meilleur travail depuis des années avec 'BlacKkKlansman'. Le film comprend une palette de tons variée et fonctionne comme un thriller mêlé à une comédie, mais surtout comme une satire terriblement actuelle. 'BlacKkKlansman' est à tous égards une parabole sur le temps présent et n'a pas beaucoup d'espoir dans l'avenir proche. |