Scénario : Claire Bouilhac
Dessin : Catel
d'après le roman de Madame de La Fayette
L'histoire se déroule à la cour royale du roi Henri II d'octobre 1558 à novembre 1559. Mademoiselle de Chartres est une ingénue de seize ans amenée sur le droit chemin par sa mère, Madame de Chartres, pour être mariée à un noble convenable - ou plus idéal encore, à un membre de la royauté. Mademoiselle s'arrête dans une bijouterie, où elle rencontre le Prince de Clèves, le deuxième fils du duc de Nevers. D'un seul regard, le prince Clèves tombe amoureux de Mademoiselle. Lorsqu'il se présente à la cour le lendemain, le prince se rend compte qu'il veut que Mademoiselle soit sa femme. Cependant, il a peur que Madame désapprouve, vu qu'il n'est pas le fils aîné du duc de Nevers. En attendant, le duc ne veut pas que son fils épouse Mademoiselle, ce qui irrite Madame quand on sait à quel point elle juge sa fille convenable. Madame planifie des mariages potentiels pour sa fille avec deux autres prétendants : Le Chevalier de Guise et le Duc de Montpensier. Ni l'un ni l'autre ne fonctionne et bientôt, il est prévu que Mademoiselle épouse le Prince de Clèves. Mademoiselle n'aime pas particulièrement le prince indescriptible mais respecte suffisamment sa dignité royale pour l'épouser. Avant la cérémonie du mariage, le Prince détecte un sentiment d'indifférence chez sa future épouse. Il sent qu'elle ne lui rend pas son amour sincère dans la même mesure. Cela dérange le prince, surtout lorsque Mademoiselle avoue qu'elle ne ressent aucune véritable passion pour lui ou pour un autre homme. Pourtant, une cérémonie de mariage glorieuse et un dîner somptueux ont lieu au Louvre à Paris. Le roi et la reine y assistent. Mademoiselle devient la princesse de Clèves. Quelques mois plus tard, la Princesse assiste au mariage du Duc de Lorraine à la cour, au cours duquel la Princesse fait connaissance avec le débonnaire Duc de Nemours, qui est immédiatement épris de la Princesse. La princesse rentre chez elle pour parler du duc à sa mère. Madame reconnaît instantanément l'enthousiasme ardent de sa fille comme un amour authentique, même si la Princesse ne le reconnaît pas elle-même. Par mesure de protection, Madame dit à la princesse d'éviter le duc, car on dit qu'il serait impliqué avec Mary Stuart, l'épouse du Dauphin et reine d'Écosse.
Publiée anonymement en 1678, La Princesse de Clèves est le premier roman historique français écrit. L'histoire raconte les tribulations de la jeune mariée mademoiselle de Chartres et son histoire d'amour tacite et non partagée avec le duc de Nemours. Marquant un tournant dramatique loin des romances sordides, aux scénarios irréalistes et aux dénouements heureux de l'époque, La Princesse de Clèves a bouleversé le paradigme du roman en faveur d'une intrigue beaucoup plus réaliste avec un dialogue interne qui articulait les pensées et sentiments intérieurs des personnages et quelques sous-intrigues pour détourner l'attention du récit principal. Ce roman graphique de 216 pages retranscrit bien l'atmosphère de l'époque et permet de se remémorer les événements et les grands de l'époque. L'ouvrage se lit extrêmement facilement et la seule difficulté, qui est de se souvenir de toutes les personnes que rencontre la Princesse de Clèves, est surmontée par un rappel des figures de la royauté en début d'album. La simplicité apparente du trait de Catel ajoute un charme à la lecture. Les personnages sont aisés à reconnaître, et on est heureux de retrouver des personnages historiques bien connus.
VERDICT
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En plus d'être salué comme l'un des premiers romans de l'histoire de la littérature et d'avoir posé les jalons du roman psychologique, La Princesse de Clèves est aussi le premier roman historique français. Des personnages historiques peuplent l'histoire, lui donnant une véracité que le monde n'avait jamais vue auparavant. Une BD assez imposante (plus de 200 pages), très agréable et fluide à lire du célèbre roman de Madame de Lafayette écrit en 1678.