Le héros de Philippe Geluck est de retour avec La Rumba du chat. Encore un moment de détente agréable qui peut adoucir une journée d'automne à la météo capricieuse. Drôle, caustique, aux illustrations colorées ou non, le Chat est fidèle à lui-même dans ce dernier opus (le vingt-deuxième). Le plus célèbre des félins de la BD reste malgré tout toujours philosophe. On s'offusque parfois et on finit souvent par sourire tant le personnage n'a pas changé depuis sa création en 1983. Philippe Geluck continue de manier avec un grand talent les calembours. Plus concrètement, les desseins du Chat constitueront sans doute la pièce maîtresse de cet album et le Chat continue à partager ses pensées les plus profondes sur des sujets tantôt légers tantôt graves. C'est intelligent, totalement décalé, tantôt irrévérencieux, mais avec une grande finesse.

Sous forme de case unique ou des fameux strips en trois cases, le Chat conserve un sens de l'observation aiguisé et un esprit vif. Il y a des séquences clairement provocatrices ("Hitler a provoqué la mort de millions de personnes, et à la fin il s'est suicidé. Il aurait commencé par ça, il aurait dérangé moins de monde") ou encore particulièrement grinçantes ("le chirurgien présente sa note après l'opération, le médecin euthanasique préfère qu'on lui règle la facture avant"). Et comme Philippe Geluck est un passionné d'art, on retrouve une sélection de vieilles gravures détournées. Forcément, il risque d'y avoir quelques dégâts !