Le passé du Joker est enveloppé de mystère, et diverses publications ont donné des comptes-rendus divergents du moment où la folie a commencé, mais on n'a pas accordé autant d'attention à la femme de confiance et à l'intérêt amoureux du Joker, Harley Quinn. Harleen cherche à y remédier en se penchant sur le voyage vers l'une des histoires d'amour les plus tordues de l'univers DC. Notre auteur commence au début, pas au début de l'enfance, pour cela vous pouvez lire Harley Quinn : Breaking Glass, mais assez loin avant que le Dr. Harleen Quinzel ne rencontre l'homme qui, selon ses propres mots, lui volerait ses sourires, puis ses rêves, et enfin son cœur. Nous sommes ramenés à une psychiatre idéaliste mais prometteuse qui croyait fermement que sa théorie spécifique de l'esprit pouvait aider les criminels de Gotham. Qu'il y avait, malgré tout, de l'espoir pour eux. La première interaction avec Joker se ferait au bout du canon de son arme, et épargner sa vie serait une épine dans le pied pour la plus grande partie de l'histoire. Après cela, Harleen reçoit les fonds nécessaires à ses recherches de la part de nul autre que la Wayne Corporation, ce qui lui donne accès au redoutable asile d'Arkham, qui abrite certains des pires criminels que Gotham ait à offrir. Mais malgré tous ces personnages hauts en couleur, facilement diagnostiqués par le médecin compétent, Joker s'avère être un patient qui ne sera pas aussi facilement compris. Ce qui se développe est une relation intéressante entre deux individus hors normes. D'un côté, un criminel psychopathe et manipulateur qui cherche à utiliser une autre personne comme un pion, de l'autre, une médecin idéaliste qui lutte contre ses propres démons, espérant revendiquer le Joker comme un trophée médical.

À travers l'histoire, étonnamment racontée par Harleen elle-même, nous avons un aperçu de ses pensées les plus intimes, le passé d'une paria sociale qui a développé une mauvaise réputation en couchant avec ses professeurs d'université, et qui a développé une personnalité antisociale à cause de cela. Ce que nous voyons est une armure, lentement entaillée par les doutes et le divertissement des idées plantées par le Joker. Ce que nous voyons, c'est une bataille entre une femme profondément déterminée à rester professionnelle et une femme profondément effrayée par la vulnérabilité requise pour faire une percée avec le Joker. Mais la plus grande crainte est que ses rationalités ne soient que des écrans de fumée pour la personne qu'elle veut être, ou plutôt la personne qu'elle est vraiment. De même, ce que nous voyons avec le Joker est quelque chose que nous ne voyons presque jamais, une véritable émotion humaine. Mais cela s'accompagne toujours et à jamais de scepticisme, d'une incapacité exaspérante à distinguer la sincérité de la manipulation et le mensonge de la vérité. L'auteur fait un travail superbe en créant un voyage étonnant pour ces deux personnages, laissant à d'autres la place nécessaire pour jouer leur rôle. Les lecteurs pourront également découvrir le déclin de Harvey Dent dans la folie de Double-Face, tandis que Batman est bien maintenu en marge de l'histoire dans son ensemble.