Scénario et dessin : Kubu Kurin
Ayako, l'enfant de la nuit est une série en trois tomes publiée au Japon aux éditions Micro Magazine. Les Tengé, les plus grands propriétaires terriens de Yodoyama. Quand le fils cadet, Jin, revient au pays après plusieurs années d'absence, il découvre avec effroi une situation inimaginable: son père Gôki couche avec la femme de Kazuma, son fils ainé. En naît Ayako, fille de l'inceste et de la honte. kazuma ne dit rien, sachant que de sa docilité dépend son héritage , mais maltraite Ayako et Ryôko, une autre fille illégitime du père.Le patelin lui-même est un vrai panier de crabes: l'argent, la politique et des allégeances troubles enchaînent tout le monde dans les non-dits et les secrets de polichinelle qui valent plus que des vies. Au centre de toutes ces sordides luttes de jalousie et de pouvoir, l'innocence d'Ayako risque bien d'être la première victime.
Il s'agit d'une adaptation de l'œuvre emblématique de Tezuka, revisité ici de façon contemporaine. Ayako est une fille de la honte née d'une union incestueuse. Là où Tezuka construit une histoire dramatique, sociale et profonde, inscrite dans un contexte historique bien particulier, Kubu Kurin passe totalement à côté de ces différentes dimensions scénaristiques et nous dépeint une histoire perverse, inconvenante et racoleuse. Redessiner cette œuvre, avec un style proche du hentaï, est juste une excuse pour une exhibition totalement avillisante du corps de la femme (et de très jeunes filles) ! Kurin insuffle une charge érotique malsaine à ses dessins, tellement décalé par rapport aux enjeux et à l'horreur de la vie d'Ayako. Les dessins et les mises en situation sont tout bonnement inappropriés et honteux, c'est dommage parce que Kubi Kurin a un style graphique très réussi dans l'ensemble et même la couverture de ce tome un semblait prometteuse ...
VERDICT
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Nous ne sommes pas là pour lancer un débat sur qui a aimé ou non, ni pour savoir qui ne voit même pas où est le problème de cette adaptation moderne d'Ayako. Il n'en demeure pas moins que les fans de Tezuka seront majoritairement déçus par la tournure de l'histoire et par le côté racoleur du manga.