Les Liens du Sang tome 13 Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 15 Juin 2023 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Shuzo Oshimi Les Liens du Sang (Chi No Wadachi) est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quinze tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. Jusqu'à présent, l'histoire dans le manga tourne autour d'une mère (Seiko) et de de son fils (Seiichi). L'intrigue commence par une scène de la vie quotidienne, la mère emmène son enfant en promenade, Seichi rencontre un petit chat blanc et le caresse. Mais le chat est mort ! Vient ensuite la question "Pourquoi les chatons meurent-ils ? " Avec le visage souriant "doux" de la mère. Puis l’histoire se poursuit jusqu'à onze ans plus tard. A désormais 13 ans, Seiiichi mène une vie tranquille avec sa mère et son père. Il joue avec ses amis, convoite une jolie fille de la classe et a un cousin (Shigeru) qui vient jouer avec chaque week-end. C'était comme ça jusqu'à ce que Seiko pousse Shigeru d'une falaise pendant un pique-nique et que Seiichi commence à paniquer, perdant presque sa capacité à parler pour protéger le secret de la mère. Depuis le début, ce manga a ouvert sa promesse qu'il sera très particulier par l'image d'un chat, à première vue plongé dans un sommeil paisible mais qui est en réalité mort. L'image du chat se répète souvent dans l'histoire, et il faut bien dire qu'elle hante beaucoup le manga. Bien que l'on ignore ce qui s'est réellement passé, à travers cette ouverture, l'auteur semblait donner un avertissement implicite au public : Il faut se méfier des apparences. L'apparence de la famille de Seiichi est lisse et harmonieuse. Cependant, même s'il ne s'agit que d'observer les activités très normales de la mère et de son fils (bavarder, se promener visite, manger en famille, ...), ces séquences procurent toutes un sentiment très étrange. Le sourire de la mère dans chaque chapitre est toujours décrit en détail mais il évoque un sourire narquois. Des années après les événements qui ont marqué à jamais son psychisme, Seiichi doit lui aussi faire face aux problèmes de la vie adulte. La relation avec son père remplie de non-dits, les spectres du passé qui continuent de hanter le présent et un désir. Ou plutôt, une prise de conscience. Dans ce tome treize, nous pénétrons de plus en plus profondément dans la psyché de Seiichi, maintenant que nous avons accès à sa vie d'adulte. Elle n'est pas aussi chaotique que nous l'imaginions, mais elle n'est pas optimale non plus. Il souffre encore beaucoup et oscille constamment entre la vie et la mort, mentalement parlant. Nous risquons de spoiler un peu, donc ne continuez que si vous êtes extrêmement curieux ou si vous avez déjà lu le volume. La mère de Seiichi, bien qu'absente de sa vie depuis plusieurs années, est toujours là, dans sa tête. Il en va de même pour Shigeru. C'est comme si Seiichi continuait à vivre par inertie, en attendant la mort. A l'intérieur, il est de plus en plus épuisé, jour après jour, et il n'arrive pas à trouver la paix. Oshimi est vraiment doué pour plonger dans la psyché de ses personnages et on apprécie vraiment cette œuvre. D'aucuns ne s'attendait pas à ce qu'elle dure aussi longtemps, honnêtement, et il n'y a toujours pas de signe de fin. Il y a beaucoup de matière à réflexion sur le sujet, et ceux qui ont connu une enfance trop surveillée remarqueront les détails et minuties que l'auteur a mis en place pour rendre le ton de l'histoire encore plus réaliste. Côté narration, c'est une histoire qui garde des accents d'horreur grâce aux illustrations déformées et sales de l'auteur, mais surtout, elle se nourrit de mindfucks et de twists pour garder le lecteur collé volume après volume. Comme si les macrovignettes qui font tourner les pages et le caractère essentiel des dialogues ne suffisaient pas à accélérer la lecture. La seule note gênante reste le personnage du père : écrit de manière beaucoup trop lascive pour faciliter certaines situations. Il n'est pas dénué de profondeur. VERDICT-"Les Liens du Sang" est un conte basé sur le complexe d'Œdipe, c'est l'histoire d'une mère mentalement instable, aux appréhensions morbides, et d'un fils qui en subira les conséquences directes en grandissant, traumatisé. Ce qui en fait la meilleure œuvre de l'auteur, c'est la maturité avec laquelle il raconte cette relation morbide entre mère et fils, en essayant de faire entrer le lecteur dans la tête d'une personne gravement dépressive, sans parler de la façon dont il met en scène visuellement les intrigues narratives farfelues qui lui viennent à l'esprit : c'est un manga qui se veut très sérieux et qui cherche à la fois des questions et des réponses à un sujet très sensible avec une évolution de l'histoire absolument imprévisible, dérangeante, anxiogène comme peu d'autres jusqu'à l'égarement total. |