Un portage tardif et inattendu.

Développé et édité par Bohemia Interactive Studio , Ylands : Nintendo Switch Edition est un bac à sable avec des éléments de jeu d'action qui s'inspire de Minecraft mais tente d'approfondir certaines phases du jeu. Dans le détail, Ylands : Nintendo Switch Edition, selon le titre, est la transposition du titre original sorti sur PC en 2019 (et même 2017 en Accès Anticipé) pour la console hybride de Nintendo. Ylands est un titre surprenant, notamment dans son mode principal : celui appelé « aventure ». Avant d'entrer dans les détails, il convient de souligner que le travail de Bohemia Interactive Studio possède également un mode " créatif " typique des bacs à sable et où, fondamentalement, vous serez libre de laisser libre cours à votre imagination et à votre envie d'explorer sans aucune limite ni des difficultés. Mais c'est aussi un mode comme une fin en soi et conçu exclusivement pour les fans du genre. Entre les deux modes de jeu il y a ensuite la boutique , un petit point sensible. Ylands dispose, à ce jour, de dix contenus DLC qui varient d'un minimum de 0,99 euros à un maximum de 9,99 euros. Ce sont des ajouts qui auraient pu être implémentés directement dans le titre de base étant donné qu'il s'agit d'une transposition dédiée exclusivement à la console Nintendo. Le choix de proposer un titre standard sans ajouts d'aucune sorte pourrait décourager la plupart des gens également compte tenu du fait que cette version, comme nous le découvrirons dans les paragraphes suivants, est parmi les plus problématiques disponibles. Mais revenons à la question « narrative ». Ylands a un semblant de récit si concentré mais si concentré que vous vivrez tout cela dans les dix premières minutes du jeu. Nous parlons de dix minutes si chaotiques et intenses qu'elles parviennent à la fois à vous étonner et à vous décevoir en vous trompant dans quelque chose qu'Ylands n'est tout simplement pas.

Allons-y dans l'ordre, tout d'abord, après avoir customisé notre intrépide explorateur, nous nous retrouverons sans aucune raison ni incipit quel qu'il soit, dans un tombeau égyptien. Ici, nous récupérerons un ancien bibelot dans un processus qui se révélera être une sorte d'"examen" pour rejoindre une guilde d'aventuriers professionnels. Quelques minutes plus tard et depuis l'Egypte ancienne , nous nous retrouverons à cheval sur un ours polaire, immergé dans la neige et occupé pendant quelques secondes à labourer une étendue blanche. Quelques minutes et nous voilà sur un bateau, mettant les voiles et approchant d'une petite île où se trouve une cabane dans les fondations de laquelle se trouve le fantôme d'un pirate barbu qui veut nous tuer. Toute cette chaîne d'événements qui se termine avec le naufrage de notre explorateur sur une île déserte, perdant pratiquement tout. Nous avons compris la raison de l'incipit : nous laisser vivre et expérimenter des outils de niveau "moyen/haut" que nous sommes ensuite appelés à atteindre ou dépasser. Le problème est qu'après avoir goûté à ce niveau, avec cette variété, se retrouver déplacé, sans rien et dans un lieu essentiellement nu et monotone n'est pas facile à gérer. Et s'il est vrai que le titre offre potentiellement bien plus que cet aperçu donné par le prologue, il est également vrai que le temps nécessaire pour atteindre ce niveau est très coûteux et nécessite plus d'un sacrifice. Inutile de dire que l'intrigue chaotique et mal racontée du prologue disparaît presque complètement, nous laissant le plein contrôle dans l'exploration d'un monde vaste et plein de secrets mais aussi frustrant et complexe à jouer.

Explorer et améliorer.

Ylands est un bac à sable consacré à l'exploration et à la construction avec un système d'amélioration basé sur des arbres résolument intuitif mais très coûteux. C'est une aventure également équipée de deux systèmes de caméra : à la première et à la troisième personne. En plus de collecter des éléments, nous pourrons également combattre et résoudre de petites et banales énigmes environnementales ainsi que maîtriser un système de navigation papier très intéressant. Cependant, les problèmes de toutes ces options répertoriées se concentrent sur un seul point : les commandes du jeu. Dans le détail, la transposition pour Nintendo Switch s'expose à diverses critiques qui conduisent le jeu à devenir inexplicablement frustrant, lent, imprécis... bref : ce n'est pas amusant. Tout d'abord la caméra : Cela ne fonctionne dans aucun de ses modes, elle reste bloquée, se déplace toute seule ou obscurcit des détails utiles à l'exploration (un problème qui s'aggrave lorsque nous sommes dans des endroits fermés). Le combat présente cependant des hit boxes imprécises avec des ennemis qui parviennent à nous faucher en quelques tirs et même à bonne distance. Dans ce cas, il suffit d'un peu de pratique et d'une étude minutieuse des distances pour pouvoir s'y retrouver et prendre le dessus. D’un autre côté, Ylands n’est pas un pur jeu d’action et dans l’ensemble, il offre une bonne variété dans ce genre. Le système de navigation nous a au contraire amené à nous échouer sur des obstacles invisibles ou à nous fossiliser sans pouvoir bien diriger les voiles pour exploiter le vent. Ici aussi, il faut être patient, s'habituer et même avoir un peu de chance (et pour l'amour du ciel ne s'approche pas trop des quais sinon le navire aura l'air de s'y coller). Cependant, la navigation dans les menus du jeu est initialement chaotique et peu pratique et peut créer un peu de confusion. Un autre problème est lié au chargement constant qui casse un rythme de jeu déjà lent et posé. Sans oublier que sur Nintendo Switch, la vitesse du jeu lui-même souffre de ralentissements notables , surtout lorsqu'il y a plus d'éléments à l'écran. Les éléments peuvent également apparaître en retard en raison de divers bugs.

Tout cela est une honte colossale car le monde du jeu d'Ylands est vaste, construit sur plusieurs couches, rempli d'éléments à collecter et de secrets à découvrir si seulement la structure du jeu pouvait correctement supporter tout cela. Il faut dire cependant que les développeurs en sont conscients et déjà pendant notre période de test trois mises à jour différentes ont été réalisées qui tentent progressivement de rendre l'expérience de jeu plus fluide et agréable. Il y a encore beaucoup de travail à faire mais nous avons bon espoir. Graphiquement parlant, Ylands peut paraître anonyme au premier abord et cette sensation reste plus ou moins inchangée s'il n'y avait pas un monde de jeu extrêmement coloré et très varié. Comme mentionné, le prologue nous a déjà donné un avant-goût des possibilités contenues dans le titre. Cependant, ces possibilités nécessitent beaucoup de temps et de patience pour être révélées et expérimentées. Le son est agréable, rien d'exceptionnel avec quelques effets environnementaux qui apparaissent un peu tardivement. La présence de sous-titres en français est très appréciée , un ajout significatif étant donné qu'elle facilite grandement la compréhension du monde du jeu et surtout du système d'artisanat avec les améliorations associées et les instruments à construire et à maîtriser. Enfin, le titre peine dans les deux versions de l'hybride Nintendo même si le pire est proposé sur le mode portable où les chargements sont plus oppressants et ressentis, tout comme les ralentissements de l'action à l'écran. Dommage vu le potentiel d'un tel titre en complète portabilité. On avoue que l’idée de pouvoir explorer un monde aussi vaste où que nous soyons nous a définitivement chatouillé. A noter également que vous devez créer un compte Bohemia Interactive pour jouer.